mardi 27 avril 2010

par moins 30, de délicieux pains de mie...


Il a osé, et depuis, cela a remué bien des choses.
Il a aimé, le champagne, les larmes émues, la moquette fleurie rouge et verte sur laquelle la neige lumineuse de ce 23 décembre semblait danser.

Elle, séduite par les grandes fenêtres qui donnaient sur le jardin tout blanc, dégustant par petites bouchées la fricassée de lentilles à l'aneth n'attendait rien d'autre qu'un dessert au chocolat puissant, réconfortant avant de rentrer dans le froid incisif de l'hiver. Il y a eu autre chose, pourtant.
Ce noël là eu une saveur toute particulière. Un peu de stress, d'hésitation, d'émotion et puis, un Noël au parfum de sapin vert et illuminé, de bredele préparés les premiers jours des vacances (les vanillekipferl ont été dévorés, les zimsterne de mingou aussi).

Plus d'une année est passée, décomptée en plein de "dernière fois", avant de compter en coton, opale et mousseline. Ils ont cousu de fil d'or le papier précieux, rêvé à ce qui allait advenir d'eux, après...
(par moins 30...)


parfumés, faciles, délicieux et très beaux*
pour 4 petits moules, soit deux petits déjeuners d'amoureux


250ml de farine T80
260ml de farine complète (ou de sarrasin, épautre...)
240ml de lait de soja tiède
2c. à café de levain déshydraté
1c. à soupe de crème d'amande
1c. à café de sirop d'agave
1/2c. à café de sel

Dans un saladier, mélanger le levain dans le lait puis ajouter le reste des ingrédients. Amalgamer la pâte (ce n'est pas la peine de pétrir, comme le dit la chef). Couvrir (d'un torchon, comme elle ou avec un film transparent comme moi -les deux marchent) et laisser reposer 2h à température ambiante (s'il fait bon, sinon, laisser reposer un peu plus longtemps).
Enfin, laisser reposer la pâte au frigo pendant une nuit (au moins) voire jusqu'à 3-4 jours. La première fois, j'ai tenu 3 jours (et c'était parfait), la deuxième fois, l'amoureux impatient m'a poussé à cuire les petits pains le lendemain : les deux fois, ils étaient délicieux.

Après tout ce temps de repos, préchauffer le four à 180°, ressortir le saladier, laisser la pâte revenir à température ambiante. La couper en 4 morceaux, former 4 petits pains et les glisser dans des petits moules à cakes (formidables, offerts par des gens que vous appréciez beaucoup et qui savaient très bien que vous alliez vous en servir très souvent -ils n'ont pas eu tord- c'est chouette, les amis!), à peine huilés et farinés.

Enfourner pendant 25 min, les admirer monter, dorer, craquer. C'est trop chic.


(avant de les laisser refroidir, de les démouler, d'en découper un en tranches fines que l'on tartinerait de beurre et d'un peu de cacao en poudre pour le goûter).
Tout pleins de mercis à Madame Makanai et sa recette personnalisée sardine rouge...

mardi 13 avril 2010

il y a deux minutes encore, j'étais aux états unis, les premières tartes du printemps...


En m'installant sur le canapé, enveloppée dans mon vieux gilet gris (que je n'ose plus mettre pour sortir, tant il a pris les formes de mes après midi tranquilles, des goûters aux brioches, des théières de vanille) j'ai regardé longuement la lumière franche du soleil par la fenêtre. Les rideaux dessinaient de longues rayures sur le mur, une ambiance chaleureuse de printemps, le silence dehors, l'odeur de l'herbe fraîche.
Dans mes pages, une chaleur étouffante de soirée d'été. Une maison étrange, des dames qui prennent le thé en se disputant poliment. La poussière, la véranda dans laquelle ils dorment pour trouver un peu de fraîcheur, la tension. La tendresse paternelle, quand elle vient se glisser sur ses genoux pour de longs moments de lecture. J'ai presque terminé ce livre qu'elle a tant aimé et m'arrêter pour revenir à la vie normale, à la matinée qui défile, les bruits de casseroles dans la cours et le parfum des oignons dorés dans le beurre, sont comme le réveil après un doux rêve, cotonneux et flottant.



Samedi dernier, sous un soleil discret de printemps timide, nous nous sommes rendus au marché. Le samedi, les antiquaires à la marchandise délirante (les tirelires blanches en forme de cochons ailés, de somptueux couverts à salades inutilisables) s'installent tôt, prennent des cafés jusqu'à l'heure -finalement, un peu avancée- de l'apéro. Il arrive souvent de les voir plus guillerets une fois 10 heures passées.

Le samedi encore, les halles sont animées et accueillantes. Les terrasses sont déballées, entre des portants bariolés et les saucissons aux viandes multiples. On entend rire, parler fort, on respire (surtout quand l'été approche) les fruits frais et sucrés, le pain croustillant, le comté, l'époisse, le lait caillé.
Le samedi, il y a des marchands charmants, vriament charmants. Qui vendent, des potimarrons délicieux uniquement quand c'est la saison, des aubergines toutes petites et goûteuses, des tomates fermes et délicieuses, des pommes minuscules, assez douces et juste à croquer. Charmants, qui offrent comme un cadeau de printemps, d'énormes bouquet d'herbes fraîches, persil, coriandre, ciboulette, délicatement emballés dans un papier kraft froisé (qui a embaumé le bas du frigo en arrivant à la maison).


Ce morceau de jardin parfumé nous a drôlement fait plaisir. L'amoureux a voulu, pour faire honneur à tous ces arômes, cuisiner un matefaim. Il a fallut adapter un peu, choisir de la féta plutôt que le roquefort pour mieux plaire à ceux qui ont testé la recette avec nous.
Et puis, quand le lundi matin, après les pâtes au pesto amandes-citron-coriandre-persil (préparées le dimanche soir, réconfortantes après des aurevoirs qui laissent toujours vagues quand à la prochaine fois), il a bien fallu terminer le beau bouquet avant qu'il ne s'abîme.


TARTE DU PRINTEMPS,
pour la gentille maraîchère (et un ami qui serait venu manger)


Préchauffer le four th. 6.
Faire une pâte toute simple, avec 70g de farine (mélangées, pourquoi pas, comme blé et sarrasin), 1c. à soupe d'huile d'olive,une pincée de sel et un peu d'eau.
Mélanger, former une boule, garnir un moule huilé. Résever.
Laver le bouqet d'herbes mélangées (3-4 poignées environ). Les hacher grossièrement, avant de les déposer sur le fond de tarte, mettre un filet de crèmes de soja, quelques rondelles de chèvre, des graines de tournesol. Enfourner pendant 20-25min.

Déguster tout de suite (c'est meilleur).

jeudi 8 avril 2010

celle qui se tait, le risotto et le printemps


Installée dans le silence, sur le canapé élimé -sa couleur bleue est devenue chinée avec le temps- elle souffle machinalement sur la tasse de thé brûlante, sans boire. A l'interieur, elle n'est pas là. Il y a plus de soleil et un cake au chocolat. Il y a le bruit de la mer, un bouquet de renoncules sublimes, juste roses, délicatement poudrées. Il y a un peu d'angoisse, une longue liste qui s'allonge presque à chaque fois qu'elle se dit -ça, c'est fait.

Dans la vie normale, elle se demande à quoi on peut bien penser à ce moment là. Ce qu'il serait bon de faire. Ce qu'elle ne fera pas, de toutes façons.
Elle préfère goûter un biscuit à la purée de cacahuettes même si ce n'est pas l'heure du goûter. Croquer la vieille dame qui tient sa tasse un bout de ses doigts fragiles, transparents. Marcher longuement dans les ruelles désertes, cherchant les plages de lumière intense qui réchauffent comme en été.
Si ses journées sont solitaires, les dîners ne sont jamais sans lui (surtout les soirs où, après avoir déssalé deux beaux filets de haddock dans du lait -de soja- il propose de préparer un risotto aux poireaux pendant qu'elle pourra terminer les dernières pages de son livre, enfin!)

(faux) RISOTTO TOUT SIMPLE au sarrasin
pour une petite casserole -pour 2-

200g de sarrasin
1 petit oignon
1c. à soupe d'huile d'olive
1 poireau
un grand verre de lait, infusé de haddock (une nuit, pour bien le désaler)
quelques champignons (noirs, de paris...) mais ce n'est pas obligatoire
un peu de parmesan
du poivre
Faire bouillir de l'eau (pas la peine de préparer du bouillon, le lait infusé va parfumer le risotto).
Hacher finement l'oignon et le poireau. Dans la petite casserole, faire revenir l'oignon puis le sarrasin quelques minutes. Verser un peu d'eau bouillante, laisser absorber, ajouter de l'eau, encore et le poireau. Enfin, ajouter le lait infusé et laisser mijoter une dizaine de minutes (le sarrasin doit être tendre mais pas s'écraser en purée). Si l'on a pris des champignons, on peut les faire poeler à coté en ajoutant un peu de persil et les poser sur le risotto, en saupoudrant de parmesan. Poivrer et servir bien chaud.
Avec le reste de lait, s'il vous en reste un tout petit verre, vous pouvez le glisser dans une soupe (topinambour & poireaux, par exemple) c'est très bon.