mardi 21 juin 2011

la demoiselle (étrange, étrange)



Sortir sans se coiffer les cheveux était pour elle juste impensable. Elle était coquette, certes, mais mettait un point d'honneur à n'être jamais sophistiquée, ce qu'elle attribuait volontiers à la vulgarité.
Elle aimait profiter des jours entre deux -automne-hiver, jours où la lumière décline, où le temps est déjà frais mais pas humide pour autant. Elle était précieuse et adorait par dessus tout les petites cerises très sucrées que l'on trouvait sur les pâtisseries du bonmarché.


S'il ne fermait pas sa valise ce soir, il avait de grandes chances de ne pas partir, et il le savait très bien. Pourtant, comment choisir entre sa chemise bleue turquoise (celle qu'il portait lors de cette promenade délicieuse sur la plage et qu'il avait d'ailleurs tachée de glace), son tee-shirt qui faisait si bien ressortir la couleur de ses yeux ou ce polo vert d'eau à rayures tellement agréable?
La valise restait ouverte.

Le paquet qu'elle rapporta à la maison ce dimanche là avait la particularité d'être bien garni. En effet, elle avait de la visite et avait prévu de quoi gâter ses amis. Millefeuille au chocolat, tartelettes aux prunes (elle n'avait définitivement pas su résister au parfum des fruits sucrés, imaginant déjà le sirop savoureux qui aurait impreigné la pâte), un baba au rhum (surtout pour la cerise).
En arrivant chez elle, elle rangea toutes ses trouvailles sur le rebord de la fenêtre -il était bien frais et ombragé- et vaqua à ses occupations.


Le tee shirt. Enfin. La chemise. Non. Enfin... Si.
Il retira les trois (qui empêchaient de toutes façons que tout cela ferme) et s'assit sur la valise.


Les pâtisseries eurent du succès, comme le rôti aux poires et les tagliatelles, le plateau de fromages et les bouchées tellement mignonnes qu'elle avait servi à l'apéritif.


Il s'était endormi dans le train, n'ouvrit un oeil qu'à Bruxelles, imaginant les gaufres qu'il pourrait enfin goûter, le chocolat (il en rêvait depuis des nuits).
Il descendit sur le quai. C'était une belle journée. Déjà.


...


En attendant autre chose, il a préféré la simplicité.
Quelques fraises (dodues, sucrées, bourguignonnes et délicieuses), un peu d'eau, du sucre qui compotent doucement. Mixer : la purée doit être à peine épaisse, comme un coulis, à faire épaissir avec un peu d'agar agar. C'est très flou, n'est ce pas? C'est comme ça.
Il a osé ajouter une petite feuille de basilic (mais son goût s'est perdu sous celui assez appuyé des fruits). C'est à voir.
Quand le coulis de fraises est pris (1 à 2h au frigo devrait suffire), il proposa la minuscule coupe avec un petit-suisse et un filet de sirop d'agave -ou de sucre, tout simplement.


C'est l'été ou presque -et je n'arrive pas à faire grand chose. Si je peux (et si c'est bon), je vous parlerais des petits pois (c'était pas mal la dernière fois).



(merci d'être encore là! - merci M. de m'avoir convaincue, un dimanche ensoleillé de pique nique à publier, encore un peu)