lundi 30 mars 2009

et si les beaux jours reviennent -le crumble du printemps- (comme les plats du dimanche)


Les beaux jours revenus, j'aime regarder l'amoureux partir sur son vélo sous la lumière clémente. Le carrelage de la cuisine est encore froid, le chat enroulé sur lui même, le museau plongé dans le coussin bleu élimé. Le calme de l'hiver envahi toujours la cuisine, quelques frissons et les tasses de thé.
Les journées pourraient passer dans ce flux onctueux d'habitudes, de petites choses déjà entendues, de monotonie dorée. La radio qui parle sur la bouilloire, la vaisselle s'entrechoque en tintements légers dans les placards, les couverts retrouvés dans le tiroir où ils se sont emmelés la veille. Regarder le ciel par la fenêtre se découvrir au dessus des cheminées, poser ses couleurs dans mon bol selon ses humeurs -ce matin, un jaune pâle et brillant aux reflets bleutés.
Je rêve souvent au plaisir des petis déjeuners pris sur la terrasse chaude des vacances. Quand on peut marcher pieds nus tout le temps, que le pain est tout frais et craquant, délicieux tartiné de beurre blanc et de miel, que le temps passe sans qu'on le voit, la chaleur grandissante.

Petite, les repas du dimanche au printemps se prennaient sur la terrasse aussi, dans les jupes à volants et des lunettes de soleil.
Ma maman apportait sur la table un grand saladier en porcelaine blanche, rempli d'une salade de pâtes bien garnie, à la sauce très moutardée (que j'aimais tellement qu'il m'arrivait de saucer tout le plat). Mon papa préparait alors des brochettes à peine brûlées -je crois qu'il n'a jamais vraiment apprécié de s'occuper du barbecue- l'après midi s'écoulait sans heures, dans l'herbe humide et la brise d'avril.
Finalement, des saveurs nouvelles ont investi notre cuisine. On a croqué le fenouil, adoré le sarrasin (glissé dans un cake comme dans les crèpes bretonnes...). Les crumble salés qui se mangent presque tièdes, comme l'air des fins mars enchanté.


CRUMBLE FENOUIL CABILLAUD
pour 2 petits plats et l'impression de printemps


pour le confit de fenouil
2 petits fenouils
du jus de citron
du thym
de l'huile d'olive
quelques tomates séchées
2 gousses d'ail
du gomasio, du poivre

Préchauffer le four à 160°.
Laver, éplucher et tailler le fenouil en fines lanières. Mettre dans un plat à gratin, arroser de jus de citron, d'huile d'olive (1c. à soupe de chaque environ) et mélanger pour enrober les légumes. Assaisonner. Ajouter les tomates en dés et les gousses d'ail. Enfourner pour 40 min environ.
Au bout des 40 min, sortir le fenouil et augmenter la température du four à 180°.

2 pavés de cabillaud (de 150g environ)

20g de flocons d'avoine
1c. à soupe de farine de sarrasin
1c. à soupe de chèvre frais
un peu d'huile d'olive
1 petite poignée de pignons de pin
du gomasio, du poivre

Préparer la pâte à crumble en mélangeant les ingrédients dans l'ordre, bien assaisonner.
Répartir le fenouil dans 2 petits plats. Déposer le pavé de cabillaud, saupoudrer la pâte à crumble et enfourner pour 10 à 15 min, suivant l'épaisseur du poisson.

Ouvrir la fenêtre, guetter l'amoureux, partager tout ça les yeux plissés et les mollets chauds...

vendredi 27 mars 2009

le premier pique nique de l'année...


Il y a parfois des petites pépites qui s'offrent comme ça, alors que le weekend prenait déjà d'autres tournures. Un verre de crémant doré et quelques toasts au saumon, partagé avec des souvenirs et une amie qu'on n'avait pas vue depuis trop longtemps.
Un restaurant indien où les proportions copieuses ont guéri ma gourmandise en oubliant même les desserts pour finir avec mes baguettes le riz trempé dans la sauce curry à peine épicée.
Puis le thé de 23h dans un grand bol bleu pris dans un bistro bruyant mais agréable, un bistrot comme on n'en trouve pas à Dijon, animé, joyeux, avec des guirlandes dans les vitrines, des lumières sur les tables.
Le samedi matin au marché, chercher de beaux oeufs bio, des crottins de chèvre, de jolis poireaux, rentrer les bras chargés de petits légumes frais, un morceau de pain craquant bien fariné et une tranche épaisse de comté -parce qu'on n'a pas résisté, finalement.

Si l'après midi, je suis passée dans un autre monde, le thé aux agrumes dans les tasses vintage, les allumettes délicieuses grignotées en attendant que le chocolat fonde, c'était juste pour préparer le premier pique nique de l'année...


Parce que l'on a aimé la terrine crabe poireau, le roulé tomates olives et chèvre, pour attendre encore un peu d'autres petites douceurs de nous, voilà les barres bounty trouvées chez lilo qui ont parfumé sa cuisine...


(merci merci merci...)




BARRES JUSTE DELICIEUSES...




125 ml de lait entier
100 g de sucre roux
100 g de noix de coco râpée
50 g de pistaches non salées ( et une dizaine pour décorer)
200 g de chocolat au lait (la prochaine fois, à tester avec du chocolat noir...)
30 g de grué de cacaoTemps

Verser le lait et le sucre en poudre dans une casserole et chauffer doucement.
Pendant ce temps, mixer finement les pistaches.
Lorsque le sucre est dissous, ajouter la noix de coco râpée. Mélanger sans arrêt jusqu'à ce que l'appareil épaississe (compter 5 minutes de cuisson). Ajouter la poudre de pistache, mélanger une dernière fois et réserver.
Faire fondre au bain-marie la moitié du chocolat au lait. Verser le chocolat fondu dans un moule carré (15 x 15 cm). Placer au réfrigérateur 30 minutes pour durcir le chocolat.
Sortir le moule du réfrigérateur, verser la pâte coco pistaches dessus en étalant à l'aide d'une spatule et remettre au frais 15 minutes.
Fondre au bain-marie les 100 g de chocolat à lait restant. Versez le chocolat fondu sur la pâte coco-pistaches. Concassez quelques pistaches, saupoudrez-les sur le chocolat encore tiède, ainsi que le grué de cacao. Placez au frais minimum 30 minutes avant de déguster, voire le lendemain.
Découper en gros carrés, savourer l'écharpe bien nouée, en regardant le printemps s'installer doucement, avec un petit verre de blanc...

dimanche 15 mars 2009

respirer les fleurs et des cookies vert...


Quand on a vu le soleil découvrir entièrement le ciel en fin de matinée, l'amoureux a glissé que le jardin botanique devait être rempli de fleurs et de bourgeons.
Après un joli repas de midi (gratin de fenouil et saumon fumé puis une tarte au pommes et aux amandes) j'ai enroulé un foulard tout doux autour de mon cou et nous sommes sorti.
Il faisait déjà chaud sur les trottoirs plein de lumière, les arbres ondulaient sous le vent léger, les rues emplies d'un silence apaisant. L'entrée dans le jardin est tout près de la gare (c'est parfois dommage parce que les bruits des trains troublent un peu le calme des allées je trouve) une descente en graviers blancs, la grille, le mur en grosses pierres bosselées, l'arbre immense, majestueux.
L'interieur du jardin est bien organisé. Les rangées, toutes de tailles égales, viennent d'être débroussaillées. Comme la plupart des plantes ne sont pas encore là, on se contente de raconter les noms, de prononcer ces prénoms étranges. La véronique en épi, le rosier à feuilles de boucage, la garance voyageuse.


On a regardé pousser les choux de bruxelles, senti le romarin sur nos doigts, espéré découvrir le sarrasin, le sorgho et l'épeautre avant qu'ils n'arrivent dans nos placards.

On a imaginé longuement la fin de l'hiver en entendant les enfants rire derrière les chênes, l'herbe devenir grasse et dodue, l'ambiance paisible.
Dans un papier alu, bien emballés pour le goûter, l'amoureux avait pris quelques cookies dépaysants préparés le matin devant la brume dijonnaise...

COOKIES AU THE MATCHA


1c. à soupe d’huile d’olive

3c. à soupe de lait de soja

2c. à soupe de sucre roux au citron (grâce à elle)

2 jaunes d’oeuf

1 cuillerée à café de matcha en poudre

150g de farine

1/2c. à café de levure


Fouetter vivement l’huile, le lait, les jaunes, le sucre et le thé matcha. Ajouter la farine petit à petit et former une boule de pâte. Couvrir et laisser au frigo pendant une demi heure.

Préchauffer le four à 150°. Etaler la pâte d'un cm environ et découper en tranches (on peut ajouter des pépites de chocolat). Déposer les cookies sur une plaque recouverte de papier sulfurisé.

Enfourner 20 mn à 150°, puis laisser refroidir sur une grille, avant de les emballer dans un papier alu... A grignoter autour de fleurs ou de bourgeons...

jeudi 12 mars 2009

tout ce qu'il faudrait faire, le goûter des jours où il fait gris...

Je crois bien parfois avoir reçu une trop forte dose d'angoisse, petite, même si je n'ai rien vécu de traumatisant. Une trop grande dose d'un coup. Une grande dose sans savoir ce qu'il fallait en faire -et finalement, je l'ai gardée.
J'ai eu peur de parler devant tout le monde, de lever le doigt. Je refusais d'être le chef, comme je refusais de m'y soumettre. J'aimais le réconfort des livres qui ne me demandais rien en échange, et que je ne pouvais alors pas décevoir. J'esquivais les conversations avec les adultes qui ne m'écoutaient pas vraiment. Et, petit à petit, je me suis habituée à parler à voix basse, discrètement.
En grandissant, j'ai bien pensé que tout cela allait s'estomper, voire disparaitre. Que mes peurs de petite fille réservée s'évaproreraient avec les centimètres, les années d'écoles ou les diplômes.
Mais non. Tout cela s'est contenté de se glisser dans mes poches, le revert de mes pantalons et d'autres recoins. Ils ne sont jamais très loin.
Alors parfois, j'énumère dans ma tête ce qui me fait si peur encore; je rougis de reculer devant autant de choses simples. J'imagine la spontanéité enfantine comme si je ne l'avais jamais connue. Je rêve au courage sans bornes de ceux qui se dépassent, qu'on ne sent pas faiblir, qu'on ne voit jamais chuter.
Je me fais des promesses sans les tenir complètement. Je commence des choses en secret de peur de les briser en révélant leur existence.
Et je collectionne. Les fausses excuses, les prétextes, les pardons, les regrets.
Je fais des listes des choses à faire/lire/voir/dire/écrire. Et puis je le glisse dans mes poches, entre les angoisses et les petits mots doux de l'amoureux.
Quand, entre deux angoisses, ce sont sur ses mots que je tombe...

Je me demande souvent les recettes fabuleuses de ceux qui tiennent si bien les coups. En attendant, je prépare des goûters en espérant que cela me donne de quoi avancer, un peu...

LA PETITE CREME AMANDE ET ABRICOT
pour 5 pots de douceurs et quelques cuillers de réconfort

1 grosse poignée d'amandes entières
3 abricots secs
2,5 verres de lait de soja
1c. à café de sirop d'agave
une pincée de cannelle
1g d'agar agar

Dans une casserole, mettre le lait, les abricots et les amandes et laisser infuser pendant au moins 2h.
Filtrer en gardant le lait, et mixer le reste (on peut ajouter un peu de lait)
Remettre dans la casserole, porter doucement à ébullition, mettre l'agar agar, fouetter pendant 30 sec environ. Sucrer, épicer. Re mixer le tou finement à l'aide d'un pied à soupe. Répartir dans des ramequins et laisser prendre avant de placer au frais quelques heures.






CAKE VEGETALIEN AUX AMANDES

220g de farine, quinoa et blé mélangées
60g d'amandes entières hachées
1 yaourt au soja
2 verre de lait de soja
1 belle c. à soupe de purée d'amandes
2c. à soupe de sirop d'agave
1 petite c. à café de bicarbonate
1c. à café de jus de citron
des pépites de chocolat, si l'on en a encore...


Préchauffer le four th.6-7.
Mélanger les ingrédients secs d'un côté, les farine, le bicarbonate, les amandes moulues.
Dans un autre saladier, verser le yaourt, le lait et le jus de citron puis la purée d'amandes et le sirop d'agave. Bien mélanger. Verser le mélange farine sur les ingrédients humides. Mélanger à la fourchette juste assez pour bien incorporer les deux. Ajouter les pépites.
Verser le tout dans un moule à cake et enfourner pendant 40-45min.
Sortir et laisser refroidir avant de démouler.
Attendre l'heure du goûter pour en couper une tranche ou deux, si l'on partage et déguster avec la petite crème. C'est décidé, cet après midi, je dessine.

dimanche 8 mars 2009

l'automatisme, même s'il fait froid -et manger sur ma feuille...


Le ciel était bleu et glaçant, on s'attendait à ce qu'il reste dégagé pour devenir doux dans l'après midi. J'avais pris mes gants par précaution, mais je les ai gardé dans ma main même en sortant du bus, sur la place wilson baignée de lumière.
Si j'avais su marcher à reculons, je l'aurais fait. Dans ma tête, l'idée de ces épreuves bien trop longues pour quelqu'un qui n'a pas travaillé flottait -et puis ce soleil trop rare, dont j'allais oublier la présence pour me concentrer sur l'assemblage dans une salle de classe d'un lycée.
Pourtant, j'ai fait tout ce qu'il fallait -me lever tôt en vacances, préparer mon sac avec des cartouches d'encre noire et du correcteur, des biscuits pour tenir 5h et puis sortir dans le froid trop matinal presque en souriant, me perdre autour du lycée (pour ne même pas arriver en retard), arriver en courant et en sueur. Tout ça, sans réfléchir ou presque. Sans me demander si tout ça, sans aucune préparation, valait réellement le coup de s'ennuyer avec 14 autres étudiants bien plus serieux que moi.

Dans la première salle, au troisième étage, j'ai pu voir le ciel s'assombrir et les toits des maisons. La sculpture de Nam June Paik en téléviseurs, l'envolée de l'immeuble d'un cabinet d'avocat, un poumon bleu.


Le lendemain, j'avais pris dans un joli sac quelques crayons de couleurs, des feutres et des papiers différents, une barre au miel et au sésame, du chocolat et quelques cubes de terrines aux lentilles corail. Je me suis perdue, encore, peut être pour me convaincre de mon envie de ne pas y aller.

(Incitation : faire face.
L'austère figure de la famille frescobaldi.)


Entre l'ennui, la gourmandise est arrivée une idée étrange (j'aurais bien du mal à l'expliquer ici) qui m'a fait travaillé jusqu'au bout, entre deux bouchées de chocolat. Des découpages, pliages minutieux -tout en observant les futurs professeurs s'armer souvent de peinture épaisse pour tenter de répondre au sujet.

En sortant, il pleuvait. J'ai serré tous mes sacs contre moi pour ne pas mouiller les papiers et les dessins que je ramenais, je suis rentrée doucement, légère, amusée.
Il restait juste un morceau de terrine, alors je l'ai mangé.


TERRINE DE LENTILLES CORAIL
pour un moule à cake et passer les épreuves de la vie



120g de lentilles corail
1 oeuf
1 carotte rapée
1 gousse d'ail
1 grosse poignée d'amandes hachées finement
1 c. à soupe de yaourt
du cumin, du curry
un peu de piment d'espelette et de gomasio

Préchauffer le four th. 6-7.
Cuire les lentilles avec la gousse d'ail 15min environ, comme indiqué sur le paquet.
Les égouter sans trop les presser (elles doivent garder un peu d'eau pour que la terrine soit moelleuse).
Dans un grand bol, mélanger les lentilles, les épices, la carotte, puis ajouter l'oeuf et les amandes.
Verser la prépartion dans un moule à cake et enfourner pendant 45-55min environ. Laisser tiédir un peu, démouler, couper en petits carrés ou en jolies tranches. A grignoter dans son bento (mais on n'est pas obligé de faire des miettes sur ses dessins)

dimanche 1 mars 2009

les petits bonheurs, comme des plats de pâtes...


Le soleil a déposé sur la table de la cuisine des scones incomparables, au subtil goût d'amandes, moelleux, fondants, à peine sucré. Avec eux, quelques cannelés joliment rangés dans leur boîte, des sourires de bébé heureux, des souvenirs fabuleux. Le thé accompagnés d'autant de douceurs bordelaises annonçait deux jours qu'on ne voudrait pas oublier.

On a mis dans les assiettes, un risotto au poireau, des biscuits au parmesan, une petite salade de chou, une tarte à la butternut (la dernière...) et des chocolats -piment et fleur de sel.
(Parfois, ses petits pieds tout chauds)
Le petit italien plein de lumière avait toujours ce tiramisu onctueux, les pâtes fourrées au basilic, le vin rouge sicilien. La saltimboca a convaincu ceux qui avaient hésité un peu devant la carte, l'estomac affamé.
La route pour Beaune était déserte, les vignes dénudées, les plaines ombragées. Le calme, encore un peu, et les éclats de rire. Le café-meringue pris à la première terrasse de l'année, vu la douceur de l'après midi.

Repenser à ces lettres enluminées, la chambre en lambris, la robe vert et rose et l'impossibilité de se décoller pour ne pas avoir à se séparer. Savourer en silence tout ce qui a changé -l'autre, la distance- mais ce bonheur encore plus grand d'avoir ce lien particulier que l'on rêve de préserver tant il est précieux.

Les regarder partir le coeur serré.

Manger une assiette de pâtes, encore, celles qui remontent le moral des coups de blues, avec de l'ail et du piment et plein plein de parmesan...

PASTA POUR 2

160g de penne
4-5 tomates séchées
2 gousses d'ail
1 filet d'huile d'olive fruitée
1c. à café de piment d'espelette
1 filet de jus de citron
des pignons de pin grillés
du parmesan


Cuire les pâtes al dente (selon les indications du paquet, avec quelques minutes de moins)
Pendant ce temps, hacher l'ail très très finement, puis les tomates séchées. Quand les pâtes sont cuites, ajouter le filet d'huile d'olive, le jus de citron, le piment d'espelette puis l'ail et les tomates.

Servir recouvert de parmesan rapé ou de levure de bière...