mercredi 23 février 2011

la tarte poireaux-morbier (merci C.)



C'est étrange, la famille, parfois. 
D'une part, on voue un amour profond et indescriptible pour les siens, ceux qui nous souriaient à la sortie de l'école, ceux avec qui on a soufflé nos bougies d'anniversaire, ceux qui nous on vu pleurer, faire le clown, hurler, rire, douter. Ceux avec qui on discute au téléphone en rêvant d'habiter dans la même ville, ceux à qui on pense souvent parce que les choses ont fait qu'ils sont loin, maintenant, ceux que l'on espère revoir vite (ça fait trop longtemps, vraiment). Ceux à qui on prépare des gâteaux à étages, ceux à qui on a besoin de dire qu'on les aime, surpasser sa pudeur. Ceux avec qui on peut être soi. 


Et puis, il y a la suite. Il y a celui qui devient ma famille.


Et d'arriver, avec lui, ce monde étrange et inconnu. Celui qui va nous apprendre des choses sur ce qu'il a été, là où il a grandi, les courses en vélo dans les pentes vertigineuses du Jura, les plats de pâtes du vendredi préparés par un papa de là bas, les gourmandises cachées dans un placard (dans le salon et chose qui me surprend encore -personne n'allait s'y servir, malgré les appels au crime qui pouvaient s'y trouver) par une maman... un peu gourmande, c'est tout. Et apprivoiser ce monde là. Trouver sa place. S'y sentir bien. Comprendre.
Et prendre chaque petit geste comme preuve d'un, tu es bienvenue, tu sais.
Comme les kilos de fromages rapportés, venus tout droit de la fromagerie et surtout absolument délicieux...


LA TARTE DE C., POIREAUX MORBIER
pour une famille à 2


60g de farine de blé T110
20g de flocons d'avoine
1c. à soupe de purée d'amandes
1 petit verre d'eau 
1 pincée de sel


2 poireaux
1 petite c. à soupe d'huile d'olive
1 beau morceau de morbier
1c. à soupe de moutarde
du poivre


Préparer les poireaux : enlever la première couche, le couper en 2 dans la longueur, puis le tailler finement. Laver soigneusement. 
Dans une petite poële, faire revenir les poireaux dans l'huile d'olive, mettre un peu d'eau, couvrir et laisser cuire sur feu moyen (5-6 min). Egoutter si besoin.
Préchauffer le four th. 7.
Faire la pâte : Dans un bol, mettre la farine, les flocons, la purée d'amandes et le sel, sabler le mélange. Ajouter l'eau doucement, jusqu'à former une boule de pâte lisse.
Etaler et froncer un moule à tarte (18cm chez nous), tartiner le fond de moutarde, couvrir des poireaux et de fines tranches de morbier.
Enfourner 20min.


(Parce qu'on ne compte pas -mais google le fait pour nous- c'est notre 200ème billet...)

lundi 21 février 2011

Juste un moment s'il te plait (ce que j'aime de toi) - les biscuits du goûter


Le fauteuil à bascule de P., dans son appartement bien rangé, où bien installée, le thé bu dans un service à café coloré prenait une saveur particulière.
Ces petits photophores rouges que V. m'avait envoyé de Toulouse, dont un était arrivé cassé et dont le chat a consciencieusement pris le temps de les briser un par un. Il n'en reste qu'un seul, rescapé et que je n'utilise plus beaucoup (il est devenu une espèce protégée, en quelque sorte).
Les mots que M. sait envoyer avant les moments importants et qui me font rire.
Ceux que j'ai reçu d'A., remplis d'angoisse juste le jour de mon anniversaire. 
La robe à pois que tu m'as prêté à Hambourg, alors que je voyageais sans valise. La veste bleue marine rapportée (avec l'intérieur des manches rayées et une martingale, comme j'aime) parce qu'il avait fait... tellement chaud, finalement.
Les faire part sur le frigo. Ou dans le salon. Ou sur le bureau.
La fierté toute neuve, de devenir quelqu'un de particulier pour R., même s'il ne s'en rend pas encore bien compte. 
Manger ses lasagnes, préparées en secret un soir où j'avais pensé ne pas les mériter. (je crois d'ailleurs que cette recette va rester secrète, l'amoureux cuisinant seul -sans spectateur- et souvent... à l'oeil)
Sa liste de livres.
Les biscuits du goûter, toujours préparés à la va vite (je ne sais jamais si je vais avoir faim) et que je mange TOUJOURS chauds (ils sont meilleurs) en oubliant tout.
Cette recette est une base : elle est à accomoder selon vos goûts (à voir, si vous préférez lire dans le bus avec la vie autour, si vous aimez les dessins d'edward gorey, si vous avez vu somewhere, et que vous n'aimez pas être en maillot de bain, peut être... seront-ils comme les miens)


LES BISCUITS DU GÔUTER
à manger seule -en plusieurs fois- ou à partager (deux amoureux feront bien l'affaire)






3c. à soupe bien bombées de farine
1grosse c. à soupe de purée d'oléagineux (préférence de la maison, cacahuete, mais amandes, sésame passent très bien aussi)
1petite c. à soupe de sucre (facultative -pour moi- si j'y mets des pépites de chocolat)
du lait (un peu moins d'1/2 verre environ)
des noix, des amandes, des fruits secs, des pépites de chocolat, du thé, de la vanille...


Sabler la purée d'oléagineux avec la farine (et le sucre, si vous en mettez). Ajouter le lait, bien amalgamer et former un boudin. Le découper en tranche d'un demi cm environ, les poser sur une plaque allant au four recouverte de papier sulfurisé et enfourner 12 min. 
Manger chaud (tout en prenant garde de ne pas se brûler). Il y a souvent un joli bol de thé pas loin.

lundi 14 février 2011

la vérité rétablie (à chaque fois que tu fermes les yeux)



Le canapé est vraiment vieux et usé, sa couleur -bleue- diffère (entre les accoudoirs et les coussins), les motifs brodés disparaissent peu à peu. Pourtant, il reste chouette (quand on veut lire, être au chaud sous une grosse couverture et boire en thé en même temps).
Le cas de la grosse couverture. Un plaid en polaire (c'est moins joli, mais c'est chaud) bleu pâle, immense. Seul, on peut s'y enrouler aisément et préserver ainsi sa chaleur à soi. On y est bien (je l'aime beaucoup).


Le placard est rempli de boîtes de thé (Damman, souvent - l'amoureux est resté sur le joli design des élégantes boîtes noires), mais celui qui ressort souvent est un thé vanillé (surprise!) aux groseilles qui vient de l'épicerie fine autour du marché.


Il part bien (presque) chaque jour à vélo -et il arrive que le chat et moi, on le suive des yeux (les jours où je suis encore en train de finir un thé, où j'admire son courage quand il y a autant de buée sur les vitres - et quand il me dit "à midi" à travers les fenêtres).


Si la mélancolie et le silence sont apprivoisés (et devenus essentiels), on trouve aussi l'imprévu, les débordements, l'excès. Rien de grave. Juste, un trop plein de questions (et les choses de la vie, tout simplement).


Je n'aime pas tant que ça tailler mes crayons.


Tout n'est pas si petit (à part moi) mais ce n'est plus de ma faute. Une personne qui se reconnaitra a déjà plus qu'abusé de ce mot devant moi. Aujourd'hui, je marche dans ses pas et d'ici peu, tout sera petit et mignon (j'en suis sûre -Augustine, si tu me lis...)
Pour le reste, faut-il garder le mystère d'un cocon doux et merveilleux...


(mais je transmet volontiers les bonnes recettes, celles dont on s'inspire chez les autres et qui  arrivent ici changées et délicieuses -avec l'envie de tester la VRAIE, une fois quand même...)


LES PETITES CREMES AU PAIN D'EPICES
d'après une recette de Loukoum°°°
pour 5/6 petits verres (un mignon petit dessert)



2c. à café rases d'agar agar
1 œuf
50g de sucre en poudre (mélange de sucre blanc et de rapadura) + 1 cuillère à soupe
180g de mascarpone
65ml de liqueur de pain d'épices
150ml de crème fleurette bien froide

Dans un saladier, fouetter le jaune d’œuf avec le sucre. Ajouter ensuite le mascarpone, mélanger et réserver.

Prendre une petite casserole pour porter doucement à ébullition la liqueur de pain d'épices et l'agar agar. Fouetter régulièrement pendant 30sec à partir des premiers frémissements. Verser dans le mélange de mascarpone.
Monter la crème fleurette en une chantilly épaisse (il faut que tout soit bien frais -voir glacé), puis l’incorporer délicatement à la préparation mascarpone – liqueur de pain d'épices.
Ne reste qu'à monter le blanc d’œuf en neige (quand le fouet commence à laisser des traces dans le blanc, ajouter la cuiller à soupe de sucre et continuer à fouetter les blancs jusqu'à ce qu'il soit bien ferme). Incorporer avec délicatesse à la préparation.Répartir la préparation dans de jolis verres, laisser au frais pour quelques heures (possible la veille, mai sil faut les manger vite... sans soucis, je crois!)


(merci P!)


(et plein de douceur à K. pour son anniversaire...)

jeudi 3 février 2011

vite vite, la tarte tatin endive et miel

Il achète toutes les semaines de quoi lui faire plaisir. Il ramène des kilos de panais, de potimarron et de jolies petites pomme de terre (mais il adore ça aussi, rôties au four avec la peau, délicatement enrobées d'huile d'olive et de fleur de sel rétaise).
Et puis, malgré ses clins d'oeil, ses insinuations discrètes (aurait-elle dû les laisser périr et s'abîmer doucement dans le bac transparent en bas du frigo?), il a continué à acheter des endives. 
Elles ont été plus ou moins bonnes, en salade basique (des noix, des pommes, du comté et de la moutarde à l'ancienne) ou gratinées, parfois molles (alors, elle crissent sous la dent, ce qu'elle déteste -lui n'ose pas le dire) parfois trop amères, elle a goûté chaque fois du bout des lèvres, sans finir vraiment son assiette.
Cette semaine, avec les 3 belles endives restées dans leur sachet de papier kraft dont le fond est rempli de terre, elle a décidé d'en faire quelque chose d'autre. Rien de follement original -mais si elle s'écoutait, elle ne mangerait que des biscuits et des curry- mais de quoi apprécier un peu plus ce légume trop triste et filandreux (il faut bien, il en ramènera encore du marché, demain).


TATIN D'ENDIVE AU MIEL (ET TRUFFE)
pour 2 -un qui aime, l'autre moins-






























3 endives
1c. à soupe d'huile d'olive
1 bon filet de sirop d'agave
1c. à soupe de miel (à la truffe, facultatif -le parfum une fois cuit est très très délicat)
1c. à soupe de sauce soja


pour la pâte
90g de farine T110
1c. à soupe d'huile d'olive
1 petit suisse
1 pincée de sel
1c. à soupe de pavot (facultatif)




Préchauffer le four th.6-7.
Enduire le fond d'un plat à tarte d'huile d'olive et d'un filet de sirop d'agave.
Laver et couper les endives en 2. Répartir au fond du moule, enfourner pendant 10min.
Pendant ce temps, préparer la pâte en mélangeant les ingrédients pour former une boule lisse.
Etaler assez finement. 
Quand les endives ont commencé à confire (au bout des 10min) les recouvrir du disque de pâte et remettre au four pour 25 min.

Attendre un peu, en sortant du four - c'est brûlant!- et manger avec une petite salade verte assaisonnée légèrement.