lundi 22 décembre 2008

juste, joyeux noël...

(biscuits chèvre cardamone)
Avant de se mettre en pause, profiter de ces moments trop attendus, de ceux qui nous sont précieux... des gourmandises qu'on aimerait partager...

Prendre soin de nous.
Cuisiner des douceurs.
Se coucher tard, un peu.
Dormir tard, aussi.
Sortir la nuit, juste voir les guirlandes.
Boire des chocolats chauds.
Rire autour d'un thé brûlant.
Regarder les photos.
Se souvenir.
Bouquiner.
Discuter.
Grignoter. Partager. Etre heureux.


De belles fêtes à vous aussi...

(chutney épicé à retrouver chez claire...)

jeudi 18 décembre 2008

les carrés aux carottes pour le repas du jeudi


Les matins sont difficiles, ces derniers jours. D'abord, il faut se réveiller, alors que les rêves sont beaux et qu'on les oublie à peine les yeux ouverts, et puis, enlever la couverture est comme une petite mutilation tellement la chambre est froide et piquante.

Les petits déjeuners à la lumière triste du plafonnier, la théière qui devrait ne jamais se vider, parce qu'elle réchauffe si bien, les parts de gâteaux.

...

Si le froid persiste à entrer par les fins espaces sous les portes, entre les fenêtres, les repas du jeudi pris sur le pouce à la cafétéria aussi.

Une seule (toute) petite heure pour arriver, manger, discuter, se réchauffer, se caliner puis se dire au revoir, c'est un peu court. Surtout quand les embouteillages retardent l'amoureux, le professeur polonais s'attarde sur cézanne, les couloirs encombrés m'empêchent de réserver une table, si possible, plus près du bar pour être protégés des courants d'air.

Mais ce rituel instauré depuis la rentrée est resté, par obligation et puis par plaisir de manger ailleurs, des petites choses préparées la veille à deux, suivant la gourmandise et le contenu de saison fu frigo. Il y a eu la tarte au potimarron, la salade de lentilles carottes-saumon, le clafouti aux anchois, la terrine aubergines au tahin ou les crèpes poireau-miso de cléa (épaisses et fondantes, un délice).

Et puis cette semaine, entremêlés de révisions, d'exposés et de fatigue, on a trouvé des carrés aux carottes dans notre boîte à pique nique.

CARRES AUX CAROTTES ET CHEVRE
pour une boîte à pique nique,



2 grosses carottes rapées (300g)
150g de farine de seigle
1 oeuf
1/2 yaourt
2 grosses c. à soupe de chèvre frais
1 verre de lait de soja
1 petite c. à café de bicarbonate
cannelle, cumin, cardamome
poivre, gomasio
1 poignée d'amandes

Préchauffer le four à 180°.
Mélanger la farine, le bicarbonate et les carottes rapées dans un grand saladier.
Dans un autre bol, mettre l'oeuf, le demi yaourt et le chèvre, puis ajouter le mélange farien-carotte. Assaisonner, puis verser le lait. Mettre le tout dans un moule à gratin rectangulaire, parsemer d'amandes (ou les glisser dans la pâte, ou les deux...) et enfourner pour 40min.

Laisser refroidir, puis découper en carrés, pour ne pas avoir à penser aux fourchettes dans la boîte à pique nique...

lundi 15 décembre 2008

des images, pour passer le temps...


Après avoir contemplé les toits de la fac, les arbres ensoleillés et la nuit devenir épaisse et brumeuse sur le campus, j'ai pensé, le lendemain, à emmener celui qui enregistre ce qui fait défaut à ma mémoire. Je suis arrivée plus tôt, sous un ciel bleu profond, les yeux plissés, mon ombre allongée sur les trottoirs.

Depuis les hautes tours de ce batiment définitivement étrange, j'ai plus rempli ma tête d'images que l'appareil n'a pu le faire. D'abord, il y avait la fenêtre sale, et puis mon regard seul savait mieux voir. Mais quand même, quelques bribes de ce moment isolé, volé au paysage et à cette faculté un peu vieillie et silencieuse des vendredis matins...


(une recette? demain, peu-être...)

jeudi 11 décembre 2008

saisir l'instant, le plaisir des matinées froides...


Le moment poétique, à regarder le soleil se coucher sur le campus me rappelle à quel point la solitude me plait. Pas associable, juste timide, et un immense besoin de ménager pour moi de longues plages de silence, de calme, parfois de contemplation.
Le ciel gris bleu, les maisons en contraste éclatant d'or rosé, les arbres emplis de douceur dont les branches me paraissent carressantes.
L'architecture trop industrielle de la fac devenir un monde léger, reposant, chaud, accueillant.
On dirait qu'il n'y a personne pour admirer cette beauté passagère. Je sais bien que demain, il ne sera plus, que la lumière orangée sera dissimulée derrière d'épais nuages, le ciel grisé et peu être, les façades tristes et nues.
J'ai toujours peur de perdre ces images trop furtives, éphémères, ces moments brefs mais excquis qui comblent par surprise mes besoins d'émotions visuelles.
Je voudrais que rien ne bouge, que les arbres restent dorés, leur nudité sublimée de soleil, que le vert des maigres jardins rendent si beaux, au fond.
Pourtant, peu à peu, le ciel s'éclaircit, habille de bleu glacé les maisons, couvre d'anthracite les nuages filants et le dessus des toits. Bientôt, l'obscurité découpée de lumière artificielle va envelopper les jardins, glisser un courant d'air dans mon dos; je resserre mon écharpe. Un frisson. Un soupir. Encore quelques heures... et le rêve de ce gâteau fait et refait, d'une simplicité enfantine, mais qui réchauffe tous les moments de nostalgie et les matinées d'hiver...
(juste avant la recette, alors, un gentil merci à claire, pour la douceur fétiche qui régale nos matins...)


GATEAU POMMES TAHIN
pour tous les matins du monde




1 yaourt nature
80 ml de farine complète (blé, ou seigle)
120 ml de flocons d'avoine
1 belle c. à soupe de sirop d'agave
1 grosse c. à soupe de tahin
1 petite pomme râpée
1 càc de poudre à lever
1 belle poignée de pépites de chocolat noir


Préchauffer le four th. 7.
Mélanger le tahin et le yaourt, puis ajoutez les ingrédients secs. Mettre la pomme râpée puis les pépites de chocolat. Verser la préparation dans un moule à cake souple, puis cuire 30 à 180°.
Quand il a bien refroidi, couper en lamelles (il est tout plat!) et manger au petit déjeuner... sous une couette bien chaude...

mardi 9 décembre 2008

les cocottes de l'hiver...



Depuis que la buée est revenue sur les fenêtres, à chaque fois que je prépare un gâteau, l'envie de rester au lit avec un bon livre est plus forte que les autres jours. Des journées entières dans les arbres lues sous une grosse couverture. L'été 80 dévoré avec des muffins au pavot. Feuilleter les pages du dernier télérama entre deux gorgées de thé.
J'aime Noël qui arrive et la prévision d'une journée entière à préparer des bredeles. J'aime la neige tombée en petits flocons délicats sur les toits la semaine dernière, alors que je suis dedans, dans les bras de l'amoureux. J'aime ces journées plus courtes quand la ville est pleine de guirlandes et d'odeur de clémentines.
Dimanche dernier, le ciel est passé d'un bleu plein et glacial à un gris pluvieux. Après une balade un peu triste au jardin botanique, dénudé et en friche, nous sommes rentrés nous mettre au chaud. L'appartement à peine ensoleillé a gardé un peu l'ambiance douce de l'été, la table accueille la lumière légèrement dorée, le chat se roule dans les flaques de soleil sur le carrelage.
Il y avait une belle tranche de potiron trouvée au marché, de petits oignons jaunes. Un livre qui nous avait mis l'eau à la bouche. Alors, on a préparé un curry bien épicé. Parce que lilie nous a donné envie de réchauffer nos dîners de piment et de voyages...

(Et oh, bonheur, il m'en restait une petite assiette le lendemain midi...)

CURRY DE POTIRON ET EPINARDS
pour deux frigorifiés




1 belle tranche de potiron (environ 350-400g)
2 petits oignons
1 gousse d'ail
2 grosses poignées d'épinard en branches (surgelés)
du bouillon de légumes
de la cannelle, du curry, des graines de fenouil, de la coriandre, du cumin
1 petite c. à café de pâte de piments (la notre est forte!)
1c. à café de pâte de gingembre (ou une noix de gingembre frais haché)
des amandes grillées (éffilées, si possible)

Dans une sauteuse, mettre un filet d'huile d'olive et mettre les oignon et l'ail émincés. Ajouter les épices, bien remuer jusqu'à ce que le mélange embaume. Ajouter alors le potiron et les épinards, faire revenir rapidement, puis verser du bouillon (à mi hauteur environ, il ne faut pas couvrir les légumes!). Laisser cuire à feu doux pendant 1/4h. Le potiron doit être tendre.

Servir avec du riz basmati et parsemé d'amandes grillées (et éventuellement, légèrement saupoudré de cannelle).

Profiter pleinement de ce petit plat qui réchauffe tout à l'interieur, et qui se prépare facilement la veille pour le lendemain...

et parce que c'est important... un noël sans ogm...

jeudi 4 décembre 2008

le plaisir de l'ennui, l'hiver, des cheesecakes aux carottes


Assise juste en face de moi, emitouflée dans une épaisse veste beige toute douce, regarde souvent par la fenêtre alors que ses yeux ont l'air plein de larmes. Elle tient solidement dans ses mains un sac d'où dépasse deux pâtes feuilletées embalées. Ca a l'air précieux, pour elle. Ses lèvres tremblent. Le froid, ou la peine qui l'habite, la tristesse de voir les arbres si nus, les gens aussi mornes autour. Au moment de descendre, elle ose un discret pardon avant de s'agriper à une poignée et de disparaître, elle et ses promesses de tourtes.

Elle ne parle pas, elle rêve, appuyée contre la vitre couverte de buée. Ne pas faire semblant de regarder le paysage. Préferer l'imaginer défiler. Qu'y voit-elle? Elle remet en place sa frange qui lui cache presque le regard, remonte son col.

La fatigue s'est posée sur ses traits. La lassitude. Encore un peu endormi, flottant dans le bus encombré, bousculé. Rester debout. Rester éveillé. Pourtant, le bus le berçe, la promenade lui paraît fluide, les va et vient des autres passagers comme des vagues qui nous emmènent loin de la berge pour mieux nous en rapprocher ensuite.

Les pages de mes livres m'empêchent parfois de rencontrer tous ces regards.
D'autres fois, c'est le nez plongé dedans que je rêve aux petits plats qui m'attendent, comme aux autres vies que j'aimerai avoir.
Entre un gâteau au chocolat fondant et une maison à l'autre bout du monde, un cheesecake aux carottes et l'amoureux à retrouver. Il arrive que ces vies rêvées soient les nôtres... non?




CHEESECAKE CAROTTES...
pour un midi heureux, pour 2


40g de flocons d'avoine
40g de farine de blé complète
1 petite poignée d'amandes hachées
2c. à café bien bombées de tahin
un peu de lait, s'il faut

2 carottes rapées finement (300g)
3/4 d'un pot de ricotta
1oeuf
1c. à café de gingembre
un peu de cannelle (1/2c. à café environ)
2c. à soupe de yaourt
du poivre (du sel, si vous voulez)


Préchauffer le four à 150°.
Mettre tous les ingrédients de la pâte dans le bol d'un hachoir (sauf le lait, qu'il faut ajouter si la pâte ne paraît pas assez humide), transférer le mélange dans un moule à charnière préalablement couvert de papier sulfurisé au fond. tasser pour former une croûte, mettre au four le temps de préparer la garniture (5à 10 min).

Dans un saladier, battre la ricotta au fouet, puis ajouter le yaourt, l'oeuf, et enfin les carottes et les épices. Verser sur le fond précuit. Enfourner pendant 55min, puis laisser le cheesecake dans le four pendant 1h au moins, avant de la mettre au frigo. Attendre 24h avant de le manger, avec une jolie salade verte aux amandes, la radio, ou des sourires, si on peut...


lundi 1 décembre 2008

après paris...

Rentrer après quelques jours loin de chez soi, le retour dans son quotidien, habité de ses plaisirs et de ses attentes, de nos manques et de nos envies.
Dimanche a lézardé tranquillement, le four allumé, mes mains entourant une tasse de thé, au soleil, plissant les yeux tant la lumière est forte, dehors. Chéché assis, se rappelle les moments qu'il a préféré.
Après de telles journées, pleines, enrichies et gourmandes, notre petit appartement nous a paru terne, soudainement. Le salon assombri, la rue trop calme. De nos fenêtres, juste elle, inanimée.
Malgré le temps, chaud. Malgré le thé japonnais. Malgré le chat heureux qui se frotte sans fin à nos jambes. Il y a ici un courrant d'air froid, un goût d'inachevé que l'on arrive toujours pas à finir, une réponse attendue. Des promesses et beaucoup d'imagination.
Lundi sera décalé, ailleurs. Et sans gourmandises sucrées que j'aime grignoter en le guettant par la fenêtre. Mais des cookies salés, pour consoler la nostalgie, nourrir un peu l'espoir de partir, encore...

COOKIES PARMESAN & AMANDES GRILLEES
pour fêter un retour sans soleil, aujourd'hui


130g de farine de seigle
20g de flocons de pois chiches
2c à soupe de parmesan fraîchement rapé
1 oeuf
2c. à soupe d'huile d'olive
1 grosse poignée d'amandes
du gomasio, du poivre


Préchauffer le four th6-7.
Dans un saladier, mélanger la farine avec le parmesan. Ajouter l'oeuf, l'huile puis les flocons.Bien mélanger, assaisonner. Mettre les amandes, former de petites boules (environ 10-15, suivant la taille) et les ranger sur une plaque couverte de papier sulfurisé. Ecraser avec la paume de la main, puis enfourner 15min. Laisser refroidir sur la plaque.


Attendre que la nuit tombe, faire rôtir quelques légumes d'automne (encore un peu) et apprécier la douceur d'une soirée très longue...


Il y a ici aussi de très jolis cookies qui attendent le retour du beurre dans notre frigo. Bientôt...