lundi 16 mai 2011

l'anonymat, voir ton visage et manger du chocolat



On découvre une main, le tissus d'une robe aux pissenlits délicats ou les boutons d'une blouse qui semble vaporeuse, souvent très jolie. En s'attardant un peu, une lampe sur le bureau, les petites cuillers, la couleur des torchons. Le formica de la table (un rouge passé et délavé).
J'aime lorsque l'on aperçoit une mèche de cheveux décoiffée par le vent, une ombre qui se découpe sur le sable humide, des ballerines rouges (si possible vernies).
Des choses à la fois personnelles mais anonymes, des indices, des choses qui rapprochent virtuellement de ces interlocuteurs silencieux et sans image. 
Laisser, alors des stylos sur sa table de cuisine, écrire à la main, photographier son verni alors que l'on se régale de pancakes végétariens, ouvrir le livre qui ne nous a pas quitté du weekend (sans oser dire qu'il est vraiment chouette -mais SdB, c'est normal, non?) pour donner de toutes petites indications. Reste à imaginer, derrière, ce que je suis.


Partir pour si peu de temps nous a agacé un peu. Nous avons préparé la valise tellement vite -et sans réfléchir- qu'à peine arrivés, une séance de shopping fut indispensable. 
Dans l'appartement tout vide, nous ne sommes pas resté vraiment, préférant goûter à leurs glaces (en oubliant franchi et le sorbet cacao -dommage) et profiter encore du vent doux et tiède dans les rues animées de Strasbourg.


La terrasse n'était pas au soleil, mais les tartines fidèles à elle même. Je ne crois pas avoir eu de mauvaises surprise (peut-être si j'avais choisi poulet-curry-mayonnaise, gargantuesque et surprenante, même si elle l'a laissé de marbre et il n'a, je crois pas fini son assiette).
La tarte à la rhubarbe n'a pas convaincu tout le monde, mais la crème caramel (ou le flan) est resté dans le doute. Personne ne verra à quoi il ressemblait, en vrai. 
Sorbert-cacao & pistache.
Se quitter sous un ciel qui se couvre.
Trouver, non pas une forêt noire mais un crumble à la rhubarbe (c'est définitivement la saison).


Le weekend a été très chouette. Juste. Et dimanche, pour oublier un temps les branches de rhubarbe rapportées du marché des petits producteurs strasbourgeois, j'ai fait un gâteau au chocolat.




LE FONDANT AU CHOCOLAT DU DIMANCHE,
merci gloubiblog, à cuire dans un petit plat rond d'environ 20 cm de diamètre










85 gr de chocolat noir
2 oeufs
25g de poudre d’amande
1c. à café de farine complète
1c. à soupe de lait (de soja)
5 cl de crème liquide
50g de sucre blond

Préchauffer votre four à 180° (th 6).
Dans une petite casserole, faire fondre le chocolat avec la crème et le lait.
A côté, dans un grand bol, casser les oeufs en séparant les blancs des jaunes. Incorporer les jaunes au mélange crème-chocolat, puis ajouter la poudre d’amande et la farine.

Battre les blancs avec le sucre le plus ferme possible (je n'ai obtenu qu'un mélange très crémeux -dû au sucre blond plus humide?) et les mélanger délicatement à la préparation.
Huiler un plat (un petit plat à gratin, ici -aussi étrange que cela puisse paraître, on manque de moule à gâteaux pour deux), verser la pâte et enfourner pour 17 à 20 min. Il ne faut pas trop le cuire (le coeur doit rester très humide).
Sur les photos, nous avons été gourmands. D'abord, le gâteau a été mangé en une après midi, mais surtout, nous n'avons pas attendu la fin de la cuisson - d'où un gâteau hyper mousseux à peine cuit mais terriblement bon quand même... 

vendredi 6 mai 2011

La classe de terminale, les pancakes fourrés (merci J. O.)



Il y a toujours eu des groupes, plus ou moins garnis et plus ou moins attirants. Ceux où il fallait être, ceux que l'on regardait avec un sentiment d'envie mêlé de dégout - sont-ils seulement aussi sympathiques que ça?
Le fameux était constitué de 4 filles et un seul garçon, en adoration extatique devant l'intelligence des demoiselles. Elles étaient jolies, habillées de vêtements choisis avec soin dans la minuscule boutique à peine excentrée, où le prix des jeans avoinisait parfois le prix d'une centaine de boules de glaces (avec supplément chantilly). Par dessus tout, elles collectaient de bonnes notes, participaient activement en classe et tout cela, sans jamais transpirer.


Les seuls autres garçons de la classe s'étaient regroupés (ils étaient deux) et partageait des rêves tellement précis que personne d'autre qu'eux ne parvenait à comprendre. L'un des deux est devenu chef d'orchestre (comme il se l'imaginait à ce moment).

Restait beaucoup de filles qui s'entendaient sans se chamailler -il faut dire aussi que peu d'histoire de garçons ne sont venues brouiller cette entente, amitié cordiale, camaraderie superficielle qui arrangeait tout le monde. 


Celui où j'avais fini par me trouver n'était pas réellement un groupe. Plutôt un trio, atypique et surprenant. 
M., G. et moi nous étions retrouvées sur des vécus semblables, des mêmes peines, des secrets qui rapprochent et une intimité qui permet une confidence aisée et rassurante. J'ai pu passer, grâce à elles, une année de terminale bien plus agréable que je ne l'aurais pensé. 
Il ya eu un échange intempestif de petits mots, transmis pendant les cours d'histoire (celui où je répondis -d'habitude timorée et silencieuse- qu'une prochaine guerre nucléaire serait mortelle -pour le monde, je m'entendais bien) et de physique, racontant nos vies pleines de regrets, d'impatience et de malaise. Cette liberté manque, parfois, comme si grandir obligeait à effacer ces doutes pour n'être qu'une personne forte et assurée...


Pour lutter, parfois, contre cette fragilité qui me caractérise si fort, il m'arrive (encore) de cuisiner. Et si je ne fais rien d'extraordinaire, il arrive (souvent) que ça suffise à me réconforter.


LES PANCAKES FOURRES VERSION VEGETARIENNE
INSPIRES DE LOUKOUM°°° & JAMIE OLIVER
pour 2 blessés qui nécessitent un peu de réconfort -d'après ICI et inspiré plutôt librement!






pâte :
225g de farine de blé (T 110)
115ml d’eau
2 c. à soupe d’huile d’olive
une pincée de sel


garniture : 
1 steack de soja (tomate-basilic)
1 poignée d'épinards lavés
1 gousse d’ail 

2/3 tomates séchées
quelques noix
sel, poivre 



Préparer la pâte d'abord : dans un saladier, mélanger tous les ingrédients, pétrir jusqu'à obtenir une boule de pâte bien lisse et souple. Loukoum°°° la laisse reposer, chose que je n'ai pas faite (mais la prochaine fois, oui, promis). A vous de voir...


Pour la garniture, mettre les ingrédients dans un petit hachoir, et mixer grossièrement (je n'ai pas dit que la recette était une version un peu - beaucoup - fainéantisée?). 


Ensuite, prendre la pâte et faire 4 petites boules : les étaler à l'aide d'un rouleau à pâtisserie (pour obtenir des cercles de 12 centimètres de diamètre et 1 centimètre d’épaisseur.)
Disposer de la farce (Loukoum°°° dit que l'on peut être généreux -on peut!) au milieu de cercle. 
Tasser un peu la garniture, puis la recouvrir avec la pâte comme une fleur, en pétale (c'est très bien montré ici, dans le billet de L.) et continuer ainsi avec les autres boules de pâte.
Appuyer à nouveau sur les pancakes farcis (délicatement) pour qu'ils fassent à peu près 2,5 centimètres d’épaisseur et 8 centimètres de diamètre.
Poser les pancake sur une assiette huilée légèrement et laisser reposer au frigo 20 min (pas plus, sinon, la pâte va craqueler).
Faire chauffer une grande poêle huilée (attention à l'huile que vous choisissez, elle risque de donner du goût à vos pancakes) sur feu doux.  Déposer les pancakes coté plié vers le bas. Les écraser doucement à nouveau. Veiller à ce que la poêle ne soit pas trop chaude, pour cuire les pancakes sans les brûler (ça peut aller vite!)
Retourner les pancakes lorsque ceux-ci sont bien dorés, compter environ 5 minutes de l'autre côté.
Vérifier la cuisson (en coupant un pancake en deux - sachant qu'ici, la farce ne craint pas beaucoup, c'est plus gênant si vous remplacez le steak de soja par un émincé de poulet ou une autre viande).

Servir chaud, comme elle, et croquer dedans à pleine dents -c'est comme ça qu'ils sont meilleurs, j'ai trouvé. Et puis, si des aventuriers les auraient testés froids (un pique nique en ce moment est tout à fait le bienvenu), j'attends vos impressions... 


Ce billet est pour elle, M., celle à qui je n'arrive pas à écrire tellement je voudrais trouver les bons mots, celle qui est venue malgré la distance, celle qui a gardé ces mots et qui en rit encore, parfois, celle qui a compté et qui reste importante, à sa façon. 

mardi 3 mai 2011

balade à Kyoto (souvenir de chiffon cake)



Il y a un an, presque, nous nous sommes promené là bas. 
Parcouru les rues à taille humaine, décorées de lanternes, de minuscules jardins, de bicyclettes à panier.


(Il faut peu de temps pour se sentir bien, chez soi, là bas.)


Il y a une journée, plus particulière, où après avoir traversé la ville en vélo, descendu la rivière Kamo le long du chemin de la philosophie sous un soleil tendre et radieux, nous avons croisé quatre geisha dans le quartier ancien de Gion. C'était étrange, un peu magique, à la fois tellement élégant et digne, un peu désuet, aussi. Je n'ai pas osé prendre de photos, juste, un visage, un cou -le cou est sublime!- un geste. Il était plus touchant de les admirer, gracieuses et posées, bougeant tout en douceur et en froissements silencieux.


Le quartier de Gion a, paraît-il, la chance d'avoir l'un des meilleur sushiya. Ce soir là, nous avons mangé sur une petite place ravissante, sous des ombrelles rouges, des guirlandes (et juste à côté du café où le cheesecake était absolument dément et le jus de pamplemousse, servi avec un brin de persil). 
Je garde un souvenir particulier de ce jour là, où nous nous sommes dit que la vie était douce ici. 
J'espère qu'elle va revenir, cette douceur exquise...


...


Et puis, en souvenir de toute cette douceur, de la longue balade en vélo, des parfums de thé, j'ai (re) fait un chiffon cake, ce gâteau japonais (même s'il vient des Etats-Unis, je crois) terriblement moelleux que l'on avait goûté, ce soir là.


CHIFFON CAKE AU THE MATCHA
pour un moule spécial chiffon cake de 13/14 cm, 
d'après shoko





2 œufs
30g sucre (complet, ici, d'où la couleur sombre du gâteau)
30g huile d'olive (ou une huile neutre -meilleure pour lécher le plat...)
35ml lait (de riz, aujourd'hui!)
40g farine (t110, ici) + 2g levure chimique
1 belle c. à café de thé matcha


Préchauffer le four th. 7 (180°)

Séparer le jaune et le blanc d’œuf. 
Dans une casserole au bain marie, battre les jaunes avec la moitié du sucre. Bien mélanger, épaissir (la pâte doit laisser un ruban en retombant du fouet).
Ajouter l'huile en filet, puis le lait où l'on a dilué préalablement le thé matcha.
Ajouter enfin la farine/levure, mélanger.
Monter les blancs en neige ferme, avec l'autre moitié du sucre.
Mettre 1/3 des blancs en neige dans le mélange. Mélanger soigneusement au fouet.
Mettre la moitié de cette pâte dans le blanc et mélanger soigneusement avec la spatule. Remettre cette pâte dans le reste du mélange. Ne pas trop mélanger (juste ce qu'il faut pour bien amalgamer la pâte). Et garder les bulles d’air.
Shoko recommande de faire uniquement couler la pâte dans le moule sans racler le moule (le reste de pâte mal mélangée qui sera trop lourde dans le gâteau). C'est important pour qu'il ait bien cette texture moelleuse... D'autant plus que la pâte est délicieuse (et que l'on peut la lêcher, terrible!) 
Enfourner pour 5min à 180°, puis baisser le four à 170° et laisser cuire 25 min.
Sortir du four et laisser refroidir le gâteau sur le goulot d'une bouteille (comme ça).
Mettre au frais et goûter avec un thé glacé (merci Sophie) juste après une balade en vélo...

dimanche 1 mai 2011

la crémaillère, bienvenue chez moi (les déménageurs de luxe)

Il aura fallu se lever un dimanche matin, mettre son short (à paillettes si on veut) et des chaussures confortables.
Porter une multitude de petits cartons que j'avais essayé de préparer, pas trop lourds (en mélangeant allègrement mes foulards, mes photos et mes livres) mais bien remplis, pour changer de quartier...
ILS auront été plus que super. En deux heures, toute notre vie avait changé de rue. Et l'on commençait à retrouver les petits bols japonais (trouvés dans la boutique rue musette -où je rêve des bracelets colorés aux motifs de papier japonais, craignant pour mes trop petits poignets).
Merci.



Quelques semaines plus tard, nous avons pendu la crémaillère. Un petit personnage fictif nous a servi d'emblème pour la soirée, tout le monde à émargé la feuille de présence (même si certains sont arrivés très en retard).
Nous avons mangé, bu, discuté, rit, ouvert de chouettes cadeaux, goûté aux bulles et nous, découvert notre petit chez nous animé (et adoré cela).

A MANGER, chez les déménageurs de luxe...

sandwich de crêpes de pois chiches, petite sauce yaourt citronnnée, saumon fumé.

soupe concombre, menthe et féta à la paille.

burger végétariens deux parfums 
(roquette, tomates séchées, comté / confit d'oignon, comté, garnis tous les deux d'une galette de flocons d'avoine et de tofu fumé)

rillettes de sardines à tartiner (endives ou pain frais)

chips de panais, betteraves et carottes

pita citron-roquette-féta-huile d'olive

crackers et houmous

financiers parmesan - roquette


madeleines olives - thé matcha, biscuits chèvre et fenouil.
(et en dessert, le gâteau au chocolat de mingou et des carrés au citron)

(encore mille mercis à ces déménageurs terribles...)