jeudi 2 août 2012

La longue robe noire




C'était le début de l'été quand elle est retombée dessus. Si elle détestait ces couvertures cartonnées protégées de plastique, elle fut ravie de pouvoir s'y plonger, à la fois attirée et curieuse. D'avance, elle se sentait surtout inculte, ignorante.

Les mots s'y sentaient bien. Comment l'expliquer. Tout paraissait fluide, tellement agréable, beau qu'elle avait déjà envie de relire. Le soir, quand la fatigue la prenait, elle poursuivait encore ce moment jusqu'à la peur de ne plus se souvenir de ce qu'elle avait lu. Alors, à contre-coeur, elle reposait l'objet juste à côté d'elle, comme si ces effluves poétiques l'habiteraient encore pendant la nuit.
Elle se souvient de l'émotion qui l'a surprise en découvrant la première photo d'eux. Pourquoi? Une petite photo en noir et blanc, d'où le visage de P. ressortait fort, au premier plan. Et pourtant. Elle ne se l'était pas expliqué, mais elle avait gardé pour elle cette surprise chargée d'émotions qui l'avait saisie à ce moment là. Et puis, personne ne l'aurait comprise.

En se déroulant, les matinées elles aussi racontaient cette histoire. Enveloppée dans sa grosse couverture bleue, les pages défilaient sans qu'on les compte. Pour une fois, elle ne redoutait pas de le finir, l'histoire elle même l'était déjà. Elle se laissait bercer, l'univers fantasque, underground, riche et foisonnant. Elle se régalait de la galerie de personnages incroyables qui apparaissaient comme ce qu'ils étaient -Janis Joplin, Susan Sontag, Salvador Dali, William Burroughs, Jimi Hendrix- des donuts achetés à toutes heures du jours et de la nuit, de la multitude de cafés mexicains, du homard délicatement emballé dans une serviette lors d'un dîner avec Sam. 
A la toute fin, les choses se sont accélérées. Elle avait beau connaitre la fin, cet échappatoire qui s'annonçait dès les premières pages, elle s'est sentie chamboulée. Et puis, sans comprendre, elle s'est mise à pleurer. Comme ça. Seule. Seule avec ce livre tout en noir et blanc. Seule avec cette histoire incroyable qui la touchait beaucoup fort et plus profondément que ce qu'elle avait imaginé. 
En refermant définitivement le livre, l'émotion est restée. Comme le bruit de la mer présent dans les dernières phrases. Avant de s'atténuer, lentement.




CRUMBLE CITRON & BANANE
un pour chacun, lui, elle et moi.
(et merci à Cléa, pour la douceur!)

2 oeufs
1 c. à soupe de sucre roux
30g de beurre
40ml de jus de citron
2 bananes
4 c. à soupe de farine
2 . à soupe de sucre
2 c. à soupe de poudre d’amandes
30g de beurre



Préchauffer le four à 200°/
Commencer en préparant la crème au citron : au bain-marie, battre doucement les oeufs entiers avec 1 c. à soupe de sucre roux, 30g de beurre et le jus de citron. Il faut que le mélange nappe la cuiller.
Dans 3 petits ramequins, disposer les bananes coupées en rondelles et verser par dessus la crème au citron. 
Préparer la pâte à crumble : dans un grand bol, mélanger du bout des doigts la farine, 2 c. à soupe de sucre, la poudre d’amades et le beurre. Répartir sur chaque ramequin avant d'enfourner pendant 20min.
La petite pause délicate et acidulée pour se souvenir d'une lecture aussi puissante et belle. J'espère que vous n'êtes pas passé à côté!