mardi 13 avril 2010

il y a deux minutes encore, j'étais aux états unis, les premières tartes du printemps...


En m'installant sur le canapé, enveloppée dans mon vieux gilet gris (que je n'ose plus mettre pour sortir, tant il a pris les formes de mes après midi tranquilles, des goûters aux brioches, des théières de vanille) j'ai regardé longuement la lumière franche du soleil par la fenêtre. Les rideaux dessinaient de longues rayures sur le mur, une ambiance chaleureuse de printemps, le silence dehors, l'odeur de l'herbe fraîche.
Dans mes pages, une chaleur étouffante de soirée d'été. Une maison étrange, des dames qui prennent le thé en se disputant poliment. La poussière, la véranda dans laquelle ils dorment pour trouver un peu de fraîcheur, la tension. La tendresse paternelle, quand elle vient se glisser sur ses genoux pour de longs moments de lecture. J'ai presque terminé ce livre qu'elle a tant aimé et m'arrêter pour revenir à la vie normale, à la matinée qui défile, les bruits de casseroles dans la cours et le parfum des oignons dorés dans le beurre, sont comme le réveil après un doux rêve, cotonneux et flottant.



Samedi dernier, sous un soleil discret de printemps timide, nous nous sommes rendus au marché. Le samedi, les antiquaires à la marchandise délirante (les tirelires blanches en forme de cochons ailés, de somptueux couverts à salades inutilisables) s'installent tôt, prennent des cafés jusqu'à l'heure -finalement, un peu avancée- de l'apéro. Il arrive souvent de les voir plus guillerets une fois 10 heures passées.

Le samedi encore, les halles sont animées et accueillantes. Les terrasses sont déballées, entre des portants bariolés et les saucissons aux viandes multiples. On entend rire, parler fort, on respire (surtout quand l'été approche) les fruits frais et sucrés, le pain croustillant, le comté, l'époisse, le lait caillé.
Le samedi, il y a des marchands charmants, vriament charmants. Qui vendent, des potimarrons délicieux uniquement quand c'est la saison, des aubergines toutes petites et goûteuses, des tomates fermes et délicieuses, des pommes minuscules, assez douces et juste à croquer. Charmants, qui offrent comme un cadeau de printemps, d'énormes bouquet d'herbes fraîches, persil, coriandre, ciboulette, délicatement emballés dans un papier kraft froisé (qui a embaumé le bas du frigo en arrivant à la maison).


Ce morceau de jardin parfumé nous a drôlement fait plaisir. L'amoureux a voulu, pour faire honneur à tous ces arômes, cuisiner un matefaim. Il a fallut adapter un peu, choisir de la féta plutôt que le roquefort pour mieux plaire à ceux qui ont testé la recette avec nous.
Et puis, quand le lundi matin, après les pâtes au pesto amandes-citron-coriandre-persil (préparées le dimanche soir, réconfortantes après des aurevoirs qui laissent toujours vagues quand à la prochaine fois), il a bien fallu terminer le beau bouquet avant qu'il ne s'abîme.


TARTE DU PRINTEMPS,
pour la gentille maraîchère (et un ami qui serait venu manger)


Préchauffer le four th. 6.
Faire une pâte toute simple, avec 70g de farine (mélangées, pourquoi pas, comme blé et sarrasin), 1c. à soupe d'huile d'olive,une pincée de sel et un peu d'eau.
Mélanger, former une boule, garnir un moule huilé. Résever.
Laver le bouqet d'herbes mélangées (3-4 poignées environ). Les hacher grossièrement, avant de les déposer sur le fond de tarte, mettre un filet de crèmes de soja, quelques rondelles de chèvre, des graines de tournesol. Enfourner pendant 20-25min.

Déguster tout de suite (c'est meilleur).

11 commentaires:

Papillon a dit…

Hum.... Sous un rayon de soleil, cette tarte est bien tentant....

julie a dit…

La recette parfaite de ce printemps! Ca donne envie de pique-nique, d'herbe fraiche, de vent léger dans les feuilles de arbres et de soleil douillet!

Emily a dit…

Ton texte décrit parfaitement tous ces moments exquis de la saison et le soleil qui revient. Tu me donnes aussi envie de lire ce livre moi-même. Je trouve les sorties pour aller au marché si réjouissantes - voir toutes ces choses fraîches et alléchantes, y savourer l'ambiance. Ta tarte est magnifique et j'adore l'étoile à côté.

melopapilles a dit…

Cette tarte est si belle, le printemps est dans l'assiette, et le jardin avec !
ça me donne envie d'être déjà à ce we pour aller gambader dans les champs, et pourquoi pas déguster une si jolie tarte sous le cerisier…

Flo a dit…

Encore merci pour ton présent "chocolaté" ;) j'adore les moments marché également, senteurs, chaleur, sourires et joie simple ... je n'y manquerais pas :D

Easy kitchen a dit…

je ne vais quasiment au marché. pas le temps trop de monde. je ne le fais que quand je suis en province ou étranger pendant les vacances. ta tarte est très sympa. elle m'a fait pensé à une salade d'estragon que j'aime bcp de Jamie Oliver

clquipopotte a dit…

J'aime bien ... Je veux bien goûter à ton morceau de jardin ...
CLquipopotte♥♥♥

Sophie François a dit…

Ce bouquet de printemps vaut bien un bouquet de fleurs. Comme toujours ici c'est beau, reposant, apaisant :)))

Tiuscha - Saveur Passion a dit…

Belle idée avec des herbes fraîches, et dieu que ces roses sont belles, on les imagine parfumées et duveteuses.

a dit…

C'est une tarte faite pour pique niquer dans un champs ! Avec des boutons d'or et des herbes hautes ... une couverture à carreaux, à l'ombre d'un grand arbre !
Bisous les Chéchés :o****

Lili Végétatout a dit…

Oh que j'aime ta dernière photo ... Ces herbes qui s'échappent, un peu, loin de la "perfection" de ses plats où la tomate est à 2 millimètres de l'aubergine, et non 3 ... Bref ! les herbes qui s'échappent, les tartes printanières et les petites étoiles dans l'assiette : j'aime !