vendredi 6 mai 2011

La classe de terminale, les pancakes fourrés (merci J. O.)



Il y a toujours eu des groupes, plus ou moins garnis et plus ou moins attirants. Ceux où il fallait être, ceux que l'on regardait avec un sentiment d'envie mêlé de dégout - sont-ils seulement aussi sympathiques que ça?
Le fameux était constitué de 4 filles et un seul garçon, en adoration extatique devant l'intelligence des demoiselles. Elles étaient jolies, habillées de vêtements choisis avec soin dans la minuscule boutique à peine excentrée, où le prix des jeans avoinisait parfois le prix d'une centaine de boules de glaces (avec supplément chantilly). Par dessus tout, elles collectaient de bonnes notes, participaient activement en classe et tout cela, sans jamais transpirer.


Les seuls autres garçons de la classe s'étaient regroupés (ils étaient deux) et partageait des rêves tellement précis que personne d'autre qu'eux ne parvenait à comprendre. L'un des deux est devenu chef d'orchestre (comme il se l'imaginait à ce moment).

Restait beaucoup de filles qui s'entendaient sans se chamailler -il faut dire aussi que peu d'histoire de garçons ne sont venues brouiller cette entente, amitié cordiale, camaraderie superficielle qui arrangeait tout le monde. 


Celui où j'avais fini par me trouver n'était pas réellement un groupe. Plutôt un trio, atypique et surprenant. 
M., G. et moi nous étions retrouvées sur des vécus semblables, des mêmes peines, des secrets qui rapprochent et une intimité qui permet une confidence aisée et rassurante. J'ai pu passer, grâce à elles, une année de terminale bien plus agréable que je ne l'aurais pensé. 
Il ya eu un échange intempestif de petits mots, transmis pendant les cours d'histoire (celui où je répondis -d'habitude timorée et silencieuse- qu'une prochaine guerre nucléaire serait mortelle -pour le monde, je m'entendais bien) et de physique, racontant nos vies pleines de regrets, d'impatience et de malaise. Cette liberté manque, parfois, comme si grandir obligeait à effacer ces doutes pour n'être qu'une personne forte et assurée...


Pour lutter, parfois, contre cette fragilité qui me caractérise si fort, il m'arrive (encore) de cuisiner. Et si je ne fais rien d'extraordinaire, il arrive (souvent) que ça suffise à me réconforter.


LES PANCAKES FOURRES VERSION VEGETARIENNE
INSPIRES DE LOUKOUM°°° & JAMIE OLIVER
pour 2 blessés qui nécessitent un peu de réconfort -d'après ICI et inspiré plutôt librement!






pâte :
225g de farine de blé (T 110)
115ml d’eau
2 c. à soupe d’huile d’olive
une pincée de sel


garniture : 
1 steack de soja (tomate-basilic)
1 poignée d'épinards lavés
1 gousse d’ail 

2/3 tomates séchées
quelques noix
sel, poivre 



Préparer la pâte d'abord : dans un saladier, mélanger tous les ingrédients, pétrir jusqu'à obtenir une boule de pâte bien lisse et souple. Loukoum°°° la laisse reposer, chose que je n'ai pas faite (mais la prochaine fois, oui, promis). A vous de voir...


Pour la garniture, mettre les ingrédients dans un petit hachoir, et mixer grossièrement (je n'ai pas dit que la recette était une version un peu - beaucoup - fainéantisée?). 


Ensuite, prendre la pâte et faire 4 petites boules : les étaler à l'aide d'un rouleau à pâtisserie (pour obtenir des cercles de 12 centimètres de diamètre et 1 centimètre d’épaisseur.)
Disposer de la farce (Loukoum°°° dit que l'on peut être généreux -on peut!) au milieu de cercle. 
Tasser un peu la garniture, puis la recouvrir avec la pâte comme une fleur, en pétale (c'est très bien montré ici, dans le billet de L.) et continuer ainsi avec les autres boules de pâte.
Appuyer à nouveau sur les pancakes farcis (délicatement) pour qu'ils fassent à peu près 2,5 centimètres d’épaisseur et 8 centimètres de diamètre.
Poser les pancake sur une assiette huilée légèrement et laisser reposer au frigo 20 min (pas plus, sinon, la pâte va craqueler).
Faire chauffer une grande poêle huilée (attention à l'huile que vous choisissez, elle risque de donner du goût à vos pancakes) sur feu doux.  Déposer les pancakes coté plié vers le bas. Les écraser doucement à nouveau. Veiller à ce que la poêle ne soit pas trop chaude, pour cuire les pancakes sans les brûler (ça peut aller vite!)
Retourner les pancakes lorsque ceux-ci sont bien dorés, compter environ 5 minutes de l'autre côté.
Vérifier la cuisson (en coupant un pancake en deux - sachant qu'ici, la farce ne craint pas beaucoup, c'est plus gênant si vous remplacez le steak de soja par un émincé de poulet ou une autre viande).

Servir chaud, comme elle, et croquer dedans à pleine dents -c'est comme ça qu'ils sont meilleurs, j'ai trouvé. Et puis, si des aventuriers les auraient testés froids (un pique nique en ce moment est tout à fait le bienvenu), j'attends vos impressions... 


Ce billet est pour elle, M., celle à qui je n'arrive pas à écrire tellement je voudrais trouver les bons mots, celle qui est venue malgré la distance, celle qui a gardé ces mots et qui en rit encore, parfois, celle qui a compté et qui reste importante, à sa façon. 

9 commentaires:

poucinette a dit…

J'ADORE SUBLIME !!!!!

mayacook a dit…

cette version sans viande me plait beaucoup!!

Marielle a dit…

C'est super d'avoir gardé de beaux souvenirs des années lycée. Wouah ces pancakes sont géniaux.

Cléo a dit…

J'avais aussi repéré les pancakes de Loukoum, les tiens me semblent plus simples-plus adapté à mes provisions aussi!

Cuisine Framboise a dit…

Il semblerait que le groupe des belles et beaux surdoués soit un incontournable des classes de terminale. ILs sont en général souriants et plutôt sympathiques, du genre inhumain pense ma tribu.
Dans la cour du jardinet de mon lycée, on savourait des pitas fourrées aux aubergines.
Regarde d'où tu viens pour savoir où tu vas.

Sophie François a dit…

C'est toujours aussi touchant de te lire, si sensible.

patsy a dit…

moi aussi ça me fait rêver... c'est nul de grandir !

Enitram a dit…

Moi en tout cas j'aime bien tes souvenirs, tes réconforts moraux et végétériens !!!

maison a louer a dit…

Bonjour,
merci pour le partage . j'adore !!