Assise juste en face de moi, emitouflée dans une épaisse veste beige toute douce, regarde souvent par la fenêtre alors que ses yeux ont l'air plein de larmes. Elle tient solidement dans ses mains un sac d'où dépasse deux pâtes feuilletées embalées. Ca a l'air précieux, pour elle. Ses lèvres tremblent. Le froid, ou la peine qui l'habite, la tristesse de voir les arbres si nus, les gens aussi mornes autour. Au moment de descendre, elle ose un discret pardon avant de s'agriper à une poignée et de disparaître, elle et ses promesses de tourtes.
Elle ne parle pas, elle rêve, appuyée contre la vitre couverte de buée. Ne pas faire semblant de regarder le paysage. Préferer l'imaginer défiler. Qu'y voit-elle? Elle remet en place sa frange qui lui cache presque le regard, remonte son col.
La fatigue s'est posée sur ses traits. La lassitude. Encore un peu endormi, flottant dans le bus encombré, bousculé. Rester debout. Rester éveillé. Pourtant, le bus le berçe, la promenade lui paraît fluide, les va et vient des autres passagers comme des vagues qui nous emmènent loin de la berge pour mieux nous en rapprocher ensuite.
Les pages de mes livres m'empêchent parfois de rencontrer tous ces regards.
D'autres fois, c'est le nez plongé dedans que je rêve aux petits plats qui m'attendent, comme aux autres vies que j'aimerai avoir.
Entre un gâteau au chocolat fondant et une maison à l'autre bout du monde, un cheesecake aux carottes et l'amoureux à retrouver. Il arrive que ces vies rêvées soient les nôtres... non?
CHEESECAKE CAROTTES...
pour un midi heureux, pour 2
40g de flocons d'avoine
40g de farine de blé complète
1 petite poignée d'amandes hachées
2c. à café bien bombées de tahin
un peu de lait, s'il faut
2 carottes rapées finement (300g)
3/4 d'un pot de ricotta
1oeuf
1c. à café de gingembre
un peu de cannelle (1/2c. à café environ)
2c. à soupe de yaourt
du poivre (du sel, si vous voulez)
Préchauffer le four à 150°.
Mettre tous les ingrédients de la pâte dans le bol d'un hachoir (sauf le lait, qu'il faut ajouter si la pâte ne paraît pas assez humide), transférer le mélange dans un moule à charnière préalablement couvert de papier sulfurisé au fond. tasser pour former une croûte, mettre au four le temps de préparer la garniture (5à 10 min).
Dans un saladier, battre la ricotta au fouet, puis ajouter le yaourt, l'oeuf, et enfin les carottes et les épices. Verser sur le fond précuit. Enfourner pendant 55min, puis laisser le cheesecake dans le four pendant 1h au moins, avant de la mettre au frigo. Attendre 24h avant de le manger, avec une jolie salade verte aux amandes, la radio, ou des sourires, si on peut...
22 commentaires:
Miam... fuir les regards, croiser certains autres, sourire avec certains ou restée rêveuse...
reprendre un livre, avec des bouts de poésie écrits par d'autres, par toi... et une recette de plus à adopter.
L'ennui s'est trop installé ici (chez moi je veux dire, pas sur ce blog, bien entendu) pour que j'y prenne plaisir ... Un cheese-cake à la carotte, par contre, et l'ennui s'évapore. Peut-être. Je vais essayer pour être sûre =)
Rêver, oui, mais pas trop, hein ? Sinon, sans s'en rendre compte, on passe à côté de sa vie.
Je t'embrasse.
Ah finalement, tu as su quoi faire de ton pot de ricotta : D
Bisous !
Une jolie gourmandise, un texte délicat, et un dessin empreint de nostalgie... Il fait bon paresser de par chez toi, décidément...
j'aimerais parfois retrouver le plaisir de l'ennui que j'avais enfant... trop occupée maintenant, je ne sais plus m'arreter! j'avais fait un chessecake aux carottes, tu me le rappelles à mon bon souvenir!
j'ai cru un moment que tu nous faisais un cheesecake au goût de carrot cake ... du coup ça me donne des idées :)
Ton texte est très beau comme le cheese cake , superbe , comme d'hab.
Rêver ... dans mon bain ... devant ma fenêtre en regardant la neige tomber avec légèreté (depuis 3 jours !) ... à ton cheesecake aux carottes qui est tout à fait à mon goût. Y rêver pour l'instant parce que je n'ai pas de carottes et dehors il fait trop froid et il y a trop de neige ! ;)
Bon WE
Comme on se sent bien en effet quand la réalité rejoint le rêve. Je m’imagine volontiers aussi déguster ce gâteau blottie dans les bras de mon cher et tendre.
Le moelleux et le fondant du cheesecake, associés à la douceur des carottes.. voila qui doit être délicieux en cette periode de froid et de grisaille!
Quel joli texte... tu devrais écrire ET illustrer (et être publiée!)... non? :)
Magique ce cheesecake :)
voilà qui donne envie de s'ennuyer...
J'ai enfin les ingrédients par hasard, la ricotta, les carottes, les flocons d'avoine. J'essaie ta recette tout à l'heure, en rentrant du cours de chinois, et tu peux imaginer tout le poids que je lui accorde : mon premier cheese cake. Je te remercierai, demain.
-> camille : j'espère! ^_^
Le cheesecake a attendu, je l'ai préparé hier soir. Pas de sel, non, et une attente devant le four, pour voir à quoi ça ressemblait, un cheesecake. Le mien a un peu monté (j'ai beaucoup battu le mélange, peut-être), un peu débordé, il était joli quand même. Et aujourd'hui, avec une petite salade de mâche, je me dis que tous ces ingrédients devraient être un peu plus souvent dans mon frigo. Et tu peux être fière, c'est le premier cheesecake que je mange, de toute ma vie. Merci.
je l'ai testé : super bon
-> marie : merci! ça me fait très plaisir...
Un cheesecake aux carottes, alors là je dis "youpi!" que l'idée me plaît!
Une question me taraude, mais dis-moi, tous ces trésors de dessins qu'on croise sur ton blog, ils naissent de tes mains? Je crois que je connais déjà la réponse, mais juste pour te le dire, ils sont si vivants pour moi ces dessins!
-> lauriana : oh, tout cela sort de ma tête... ^_^ de ta part, cela me touche beaucoup... merci!...
moi je m'ennuyerais pas avec ce morceau de cheesecake!
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