dimanche 19 octobre 2008

du vert pour un dessert...

La cafétéria de la fac se trouve juste à l'entrée de l'univerité. L'odeur du café chaud et corsé qui flotte dès le matin me donne un certain plaisir à venir y respirer l'air avant d'aller en cours, pour me donner du courage, peut être, ou m'y arrêter un moment, lire ou dessiner.

Il y a des tables et des chaises en plastique, une ambiance un peu camping, sans la pétanque et les grillades brûlées. Des ombres peintes aux murs, sur des fonds colorés.

Un brouhaha permanent anime ce sous sol qui manque tout de même de convivialité. Des rires, des voix s'entremêlent, des bruits de papiers qui se froissent, des pages qui se tournent, des cigarettes à rouler.

Une terrasse toujours pleine sous un arbre à peine éffeuillé. Petit puits de lumière.

Elles sont souvent deux, restent habillées, même à l'interieur, dans leurs jolis manteaux à martingale. Souvent aussi, l'une parle plus que l'autre; il faut bien que quelqu'un l'écoute. Les cafés viennois sont bus doucement, la chantilly en bombe, à la petite cuillère, accompagné d'un silence gourmand.

Certains sont -faussement- studieux. Livres étalés devant eux, une pile de feuilles à noircir, recherches hypothétiques sur le moscophore ou un auteur anglais du XXème siècle. Prendre un air concerné, froncer les sourcils, regarder en l'air. Les statues grecques gardent encore leurs mystères. Les livres se referment bientôt.

De petits groupes ont tout de même rassemblé plusieurs tables et dégarnies d'autres pour leur prendre des chaises. On parle fort, on rit beaucoup, sans toujours savoir pourquoi. Les gobelets vides s'alignent sur le bord de la table, jusqu'où vont-ils tenir? Les sacs à dos emcombrent les allées, les chaisent raclent le sol.

Un peu en retrait, la timide discrètement, n'a pas fini; il est trop chaud ce café, et elle n'a pas envie de se brûler la langue. Elle garde entre ses doigts, la touillette transparente qui n'a pas servi, le sucre bien emballé encore sur la table.

Le soir, le plaisir de retrouver son espace, calme et silencieux m'est devenu précieux. Préparer quelques desserts pour colorer nos repas aussi; du vert, donc, cette fois ci, parce qu'on a enfin du thé matcha dans notre cuisine...


PANACOTTA AU THE MATCHA
pour 2 qui étudient encore sans étudier vraiment

1/2 verre de lait de soja
1/2 verre de crème de soja (ou de crème liquide)
1 petite c. à soupe de sirop d'agave
1c. à café de thé matcha
1c. à café d'agar agar

Dans une petite casserole, mettre le lait et la crème, et porter à ébulition. En attendant, sortir de jolis petits verres. Quand le mélange crème-lait bout, mettre l'agar agar et le thé, baisser le feu et foutter pendant 30 bonnes secondes. Enfin, sucrer, bien mélanger. Verser sans attendre dans les verres qui attendent. Si un brin de gourmandise vous prennait, ajouter alors quelques pépites de chocolat dans le mélange chaud.
Laisser refroidir sur un rebord de fenêtre, puis au frigo 3h au moins, sachant biensûr qu'elles sont meilleures le lendemain, avec ces biscuits...

19 commentaires:

La Belle au Blé Dormant a dit…

Je me serai presque crue de retour à la fac... Moi, tu m'aurais repérée tout de suite : celle qui achète à chaque pause un brownie - au distributeur, parce qu'au distributueur, ils sont bien froids ;-)

Il faudrait que je ressorte mon thé matcha, tiens...

Je n'ai jamais osé tester les panacotta aux lait/crème de soja, tu m'en donnes l'envie.

Bises

Anonyme a dit…

Très joli petit texte, je revoyais mes années fac en te lisant... Sauf que ma fac etait vraiment, très, très moche et qu'il n'y avait pas de petite terrasse sous un arbre! Jolies pana-cotta aussi bien sûr, il faut vraiment que je dégote du thé vert.

Anonyme a dit…

Je n'aime pas trop les panna cotta mais c'est un plaisir de te lire et de découvrir tes dessins... tu feras quelques croquis au pique nique? J'aimerai bien te voir dessiner...
A tout bientôt!

Botacook a dit…

Une jolie recette... j'espère que tu vas mieux!

Anonyme a dit…

C'est toujours un plaisir de te lire !
Elles sont mimi comme tout tes panacotta : )

Au passage, je laisse un tag devant la porte ; )

Anonyme a dit…

La cafétéria, haut lieu de vie étudiante ... Mais pas trop pour moi. Moi, c'était thé vanille ou caramal et muffins. Et quand il n'y a pas de muffins ? Et bien tant pis, ce n'était rien. Je n'y étais pas très à l'aise, comme dans tous les lieux trop grands, trop plein de gens auxquels je suis censée ressembler ... Bref.

Moi aussi je l'ai essayée celle-là, la panacotta à l'agar-agar et au thé matcha, avec des framboises même dedans. Essayée deux fois, jamais vraiment réussie. Alors j'essaierai la tienne, voilà =)

Anonyme a dit…

Rendez-vous à la "cafèt" pour rajeunir un peu et se surprendre à tourbillonner dans ce petit monde estudiantin où les mots circulent, les gestes se répondent et s'enchainent...bruissement ou tintamarre, la vie s'agite et se raconte et l'on prolongerait bien la pause contemplative avec toi en goûtant un dessert étonnant au thé matcha (encore inconnu).
Augustine de Bémar

Liliy Gnocchi a dit…

Ca me fait bien plaisir de te lire! Ce dessert me rappelle de fabuleuses douceurs goûtées dans un charmant petit restaurant taïwannais à Genève, qui a très malheureusement fermé depuis... Mais je crois que là, c'était du lait d'amandes...

VanessaV a dit…

Merci pour ce moment entre parenthèse... un peu exclu, observant et pourtant actif... après un repas entre anciennes connaissances avec qui je ne sais plus quoi dire... ton(a) café(téria) me parait être plus acceuillant, dans une hypocrisie studieuse mais encore en allant de l'avant...

et puis quel dessert! De la panacotta (je ne connais pas) au matcha (je connais)... il faut que je le fasse rapidement!

Anonyme a dit…

Et dire que je n'ai encore jamais goûté au thé matcha ! J'aime bien la couleur "martienne" de tes petites crèmes, elles intriguent !

Anonyme a dit…

Eh bien, elle est chouette la cafet de la fac à Dijon :) Chez moi, elle donne sur un grand hall, il y a beaucoup de passage, de courant d'air, bref on n'a pas trop envie d'y rester...

Chouette la panacotta sans gelatine, je le dis encore une fois, il faudra que j'essaie l'agar agar un jour...

Anonyme a dit…

J'aime bien aussi l'odeur du café, ainsi que tes petits croquis. On s'y croirait et on salive devant ces crèmes au thé (à essayer, c'est sûr !).

Marion a dit…

J'aime beaucoup la panacotta, mais au matcha je n'ai jamais goûté ;) Si j'en trouve au détour d'un rayon au supermarché je m'y colle! :)

Anonyme a dit…

D'mon temps y'avait pas de café viennois à la fac, privilégiée!

Anonyme a dit…

Quelle bonne surprise ce billet! J'espère que ça va mieux (mais je vois qu'avec l'amoureux et un peu de thé matcha, le rétablissement est plus prompt!)

Julie a dit…

J'ai interrompu mes études pour un an, une année de réflexion, mais pour un instant je me suis retrouvée à l'université... c'est drôle, l'ambiance est la même dans les cafétérias d'universités québécoises. La faussement studieuse, c'est moi :) des livres devant moi... mais la tête ailleurs...
merci

betterave.urbaine a dit…

Moi je n'ai pas fait l'uni, ou alors plus tard, en formation continue, et là on arrive et on repart, entre deux journées de boulot, et on a un "vrai" bureau pour travailler ses devoirs donc on fréquente peu la cafet...
Quant au matcha, je n'ai pas encore essayé de recette vraiment idéale, mais la panna cotta paraît une option très valorisante tant pour sa couleur que pour son goût délicat... j'y penserai, c'est sur, merci pour l'idée

Anonyme a dit…

quel beau texte : j'avais horreur de la caf de l'iut, et de la fac ... puis plus tard de celle du CNAM. J'adore les pannacotta lait : crème de soja. En revanche je n'ai pas encore testé le thé matcha

j'espère que tu vas mieux

Virginie Gervais-Marchal a dit…

Souvenir que ces récits de cafétéria universitaire...j'aurais du connaître la tienne, j'ai connu celle de Paris IV, à la Porte de Clignancourt!
Aux odeurs de café se mêlait encore celle plus tenace du tabac, la cafétéria était un vrai fumoir, décompression oblige d'étudiants fatigués...