Dans mes souvenirs, la maison était plutôt grande. Les volets en bois rouges habillaient chaque fenêtres, s'ouvrant sur des façades en pierre. Autour, un vaste jardin verdoyant (le petit jardin devant la maison suffisait à y jouer au ping pong, manger sous le tilleuil -dressant alors de grandes tablées bruyantes- ou donner de petites pièces de théâtre (dont je reparlerai peut être), tandis que celui au fond, après le bac à sable où dormait paisiblement une vieille voiture en fer, était un furieux repère de serpents et donc, interdit aux enfants -ma grand mère, valeureuse, allait pourtant y étendre le linge).
Les étés s'organisaient dans la maison avec une rigueur dont je ne me souviens pas. Enfant, j'étais moins soucieuse du contenu du garde manger tant qu'il y avait dans mon assiette de quoi me restaurer agréablement. Pourtant, derrière, 5 frères et soeurs, parfois plus, étaient à nourrir, ainsi qu'autant de cousins cousines tout aussi affamés par les jeux en exterieur qu'offraient la maison ces belles journées. Chacun avait un rôle bien établi et à tenir, pour la bonne marche des vacances...
Je ne garde que des souvenirs très doux de ces moments un peu perdus dans mon enfance, dans ce petit coin d'Isère où je ne suis pas retournée vraiment.
A l'étage, l'une des chambres, appellée le dortoir, se composait de 4 lits, d'une grande armoire et d'une malle énorme. Dans l'armoire, on y avait rangé de vieux livres de la bibliothèque rose : tout ou presque des écrits de la comtesse de Ségur que j'ai dévoré assise sur les marches de la terrasse, ou dans mon lit les soirs où l'orage me faisait trembler (comme on peut avoir peur dans une vieille maison paraissant fragile sous les éclairs violents).
J'adore ces vieux livres, les pages jaunies sur lesquelles ont peut sentir les mots -les caractères en plomb ont légèremet creusé le papier- les couvertures épaisses cartonnées, les jolies illustrations d'André Pécoud, mais aussi, la délicatesse de Camille et Madeleine (mes héroïnes préférées avec la désobéïssante Sophie), les fruits du vergés gorgés de soleil et engloutis en cachette, les promenades dans le parc, les robes en percale blanche...
Pour prolonger parfois ce sentiment que l'été peut être aussi une belle saison -pas qu'une exposition de vacances les plus lointaines- on a préparé des tartes, dimanche. Et c'était tout ensoleillé dans la maison.
TARTE FETA COURGETTES
pour un moule de 20cm de diamètre, un repas de midi dans un jardin pas ordianire
50g de farine de blé
20g de flocons d'avoine
10g de farine de sarrasin
2c. à soupe d'huile d'olive
1c. à soupe de pavot bleu
de l'eau
Préparer la pâte en sablant les farines, les flocons d'avoine et l'huile d'olive. Ajouter l'eau petit à petit (il faut environ un demi verre d'eau)et le pavot, former une belle boule de pâte qui se travaille bien.
Etaler dans un moule huilé et reserver.
Préchauffer le four th.6-7.
Ensuite, il faut :
2 courgettes bio (pour les raper avec la peau!) pas trop grosses
de la féta (une grosse tranche)
1 poignée de noisettes
poivre/piment d'espelette
poivre/piment d'espelette
Raper les courgettes bien lavées en fines lamelles. Les égouter dans un chinois pour enlever le maximum d'eau (c'est important, sinon, le fond de tarte sera détrempé et ça risque de ne pas être bon). Assaisoner de poivre ou de piment d'espelette (et de basisil frais si vous en avez à disposition).
Garnir la tarte de courgette rapée en tassant bien. Répartir la féta coupée en petits dés, puis les noisettes hachées grossièrement.
Glisser au four pour 30 min.
Laisser refroidir un moment sur une grille, le temps de préparer une jolie table sous les arbres...
(j'ai utilisé la même pâte pour les deux tartes, mais on peut s'inspirer de celle de Ninnie, délicieuse aussi!)
3-4 branches de rhubarbe
2 bonnes c. à soupe de chèvre frais
5cl de lait (soja ici)
20g d'amandes finement moulues
un filet de miel
Préchauffer le four th.6-7.
Etaler la pâte préparée comme précédement dans un moule du même diamètre (ou un peu plus grand et aux bords moins hauts, la garniture ici étant plus fine)
Tailler la rhubarbe en tronçons fins et les répartir régulièrement sur le fond de pâte.
Mélanger le lait, le chèvre et les amandes, verser sur la rhubarbe. Glisser le filet de miel avant d'enfourner 35min.
Laisser refroidir complètement. La tarte supporte bien une nuit au frais et être appréciée le lendemain...