Ce sont parfois de tous petits détails qui arrivent à me plonger loin en arrière, le coeur un peu serré de souvenirs que je ne peux pas rattraper.
Je m'imagine souvent refaire les yeux fermés le chemin de l'école -peu être simplement parce que ce sont des bruits et des parfums dont je me souviens, plus que de la couleur des maisons. Il y avait eu, une année, ce matin froid où j'avais tenu à porter mon cadeau d'anniversaire (une veste en jean bleu clair, un peu rèche et aux boutons dorés) comme s'il allait transformer mon habitude en un chemin surprenant, comme un symbole de ce que j'avais grandi.
(je me rappelle à peine des frissons -pourtant, on était à peine fin février).
L'odeur du soleil vient de là, celle que prend la peau dorée ou mon manteau aux premiers rayons chauds.
Parfois, le chemin de la fac y ressemble, lors de ces matinées pré-printanières. Entendre les oiseaux (et le bruit de mes talons, aujourd'hui), le vent calme dans les arbres, connaître les imperfections des trottoirs, éventrés par les racines.
Ce mélange d'impressions est capable de me submerger -comme de se souvenir brusquement à quel point on a pu être triste ou aimer manger des tartes au citron.
Et puis, de ces matins en alsace, il y a un petit goût de sel qu'à l'époque, je n'appréciais pas vraiment; ces tresses un peu moelleuses, brunes et dorées, parsemées de fleurs salées que l'on mange même au goûter... Des bretzels goûtés et adorés, grâce aux mains magiques d'une demoiselle qui ne sait décidément pas faire que des cheesecakes... pour 6 bretzels
300g de farine (200g de T110 et 100g de T65)
1c. à café de gomasio
1c. à café de sucre
90ml d'eau tiède
1 sachet de levure de boulanger
30g de beurre mou découpé en tout petits cubes
100ml de lait de soja à température ambiante
+ des graines de sésame, lin, gros sel
du lait pour dorer
pour le pochage, il faut 1,5l d'eau et beaucoup de bicarbonate de sodium
Dans un grand saladier, verser la farine et la levure sèche. Mélanger, puis ajouter le sel et le sucre. Creuser un puits, ajouter le beurre coupé en petits morceaux, verser l'eau et le lait tièdes. Mélanger avec une cuillère en bois en rammassant bien la farine sur les bords, jusqu'à se qu'une boule se fasse et se détache des parois. Transvaser la pâte sur le plan de travail fariné, pétrir pendant 15 min environ. La pâte est assez ferme mais elle doit être souple et lisse. Huiler légèrement un saladier,y mettre la boule de pâte, couvrir d'un film et d'un torchon avant de laisser reposer 1h30 à 2h.
Ensuite, préchauffer le four à 200°C.
Dans une grande casserole, porter l'eau et le bicarbonate de sodium à ébulition.
Pendant ce temps, recouvrir les plaques du four de papier sulfurisé et les huiler légèrement. Dégazer la pâte sur un plan de travail légèrement huilé. Diviser en 6 morceaux (suivant la taille des bretzels que vous voulez obtenir) et les étaler en boudins de 30cm de longueur environ. Les laisser détendre le temps de façonner les autres. Ensuite étirer à nouveau chacun des boudins de pâte jusqu'à ce qu'ils aient 50 à 60 centimètres de long puis les transformer en bretzel. Déposer les bretzels au fur et à mesure sur les plaques de cuisson en les espaçant bien (au moins 5 centimètres). Couvrir avec un torchon humide.
Plonger les bretzels deux par deux pendant 30 sec dans l'eau bouillante puis les égoutter rapidement avec une écumoire et les remettre sur la plaque de cuisson.
Dorer les bretzels avec le lait de soja, saupoudrer de gomasio (ou fleur de sel) et de graines au choix. Enfourner pour 15 minutes en surveillant bien, ils doivent être dorés. Laisser refroidir sur une grille.
Mordre dedans, pour apprécier les pépites de sel...