dimanche 22 février 2009

comme dans le métro, lire par dessus l'épaule...


Parce que certaines curieuses ont voulu savoir ce que les chéchés déposaient sur leur table de nuit, emportait dans le bus, ouvrait en fin d'après midi avec le thé fumant, voilà donc les quelques lignes de la page 24...


Il me prit par le coude pour me faire traverser : cela me gêna, je m'en souviens. Je ne savais plus que faire de mon avant-bras, ni de ma main qui pendait au bout, désolée, comme si, à partir de la main de Luc, mon bras eut été mort. Je ne me rappelais plus comment je faisais avec Bertrand. Plus tard, Françoise et lui nous emmenèrent chez un couturier et m'achetèrent un manteau de drap roux, sans que je sache, dans ma stupéfaction, ni refuser, ni les remercier.


Un certain sourire (Françoise Sagan)

samedi 21 février 2009

sentir l'hiver et les épices...

Le froid dans mes chaussures, l'écharpe enroulée plusieurs fois autour de mon cou.
Les mains glacées.
Le ciel bas et poussiéreux.

L'amoureux a continué, jusque sous la neige, à prendre son vélo.
L'encourager, tous les matins, à coup de cakes parfumés, de muffins moelleux, de brioches dodues.
Le voir disparaitre fièrement.

Le chat, sur le bord de la fenêtre, a surveillé les flocons, la pluie couler sur les vitres, le soleil déposer ses rayons.

Pourtant, je sens qu'il s'accroche, ce froid.
Le thé, les jolies couvertures n'y font rien. L'envie de cocottes où auraient gentiment mijotés quelques légumes de saison habite toujours notre cuisine, comme la nostalgie des repas du dimanche...


RUTABAGA & PANAIS, PETITES GALETTES VEGETALES
pour 2 rafraîchis


1/2 rutabaga
1 gros panais
2 carottes
2 gousses d'ail
2 petites échalottes
1 petite c. à café de curry
1/2 c. à café de cumin
un peu de bouillon de légumes
un filet d'huile d'olive

pour les galettes
80g de flocons d'avoine
1 petite c. à café de moutarde
1 poignée de noix ou d'amandes
des épices (cumin, curcuma...)
poivre, gomasio
un filet de sauce soja

Eplucher et couper en gros dés (1cm environ) le panais, le rutabaga et les carottes. Tailler les échalottes en 4 morceaux, éplucher les gousses d'ail.
Dans une sauteuse, mettre un filet d'huile d'olive, faire revenir doucement les échalottes, l'ail et les épices. Ajouter les légumes, les poeler pour les enrober d'épices pendant 3-4min.
Couvrir de bouillon et laisser mijoter 35-40min, jusqu'à ce que les légumes soient tendres.

Pendant ce temps, faire gonfler les flocons d'avoine avec de l'eau tiède (ou du lait, du bouillon...) Ajouter les aromates (moutarde, épices)
Former des galettes. Chauffer un peu d'huile dans une poele, mettre les galettes, saisir puis baisser le feu, laisser cuire 5 min de chaque côté.

Servir les légumes mijotés avec les petites galettes, saupoudré de piment d'espelette...
il y a ici une jolie cocotte toute douce aussi... merci belleblé!


Le petit plus, le délice au chocolat...

PETITE CREME AU CHOCOLAT
pour 2 pots à finir avec les doigts
40g de chocolat
30g de farine de quinoa
1 verre de lait
1 filet de sirop d'agave
1 yaourt nature
1 gousse de cardamome
Casser le chocolat en petits morceaux.
Dans une petite casserole, diluer la farine dans le lait avec la gousse de cardamome.
Mettre à chauffer sur feu moyen et faire épaissir tout en mélanger au fouet. Arrêter le feu, sucrer.
Ajouter le chocolat, le faire fondre en mélangeant bien, puis ajouter le yaourt.
Verser dans deux petits pots, laisser au frigo pour une nuit...

samedi 14 février 2009

Pépites de sel...


Ce sont parfois de tous petits détails qui arrivent à me plonger loin en arrière, le coeur un peu serré de souvenirs que je ne peux pas rattraper.
Je m'imagine souvent refaire les yeux fermés le chemin de l'école -peu être simplement parce que ce sont des bruits et des parfums dont je me souviens, plus que de la couleur des maisons. Il y avait eu, une année, ce matin froid où j'avais tenu à porter mon cadeau d'anniversaire (une veste en jean bleu clair, un peu rèche et aux boutons dorés) comme s'il allait transformer mon habitude en un chemin surprenant, comme un symbole de ce que j'avais grandi.
(je me rappelle à peine des frissons -pourtant, on était à peine fin février).

L'odeur du soleil vient de là, celle que prend la peau dorée ou mon manteau aux premiers rayons chauds.

Parfois, le chemin de la fac y ressemble, lors de ces matinées pré-printanières. Entendre les oiseaux (et le bruit de mes talons, aujourd'hui), le vent calme dans les arbres, connaître les imperfections des trottoirs, éventrés par les racines.
Ce mélange d'impressions est capable de me submerger -comme de se souvenir brusquement à quel point on a pu être triste ou aimer manger des tartes au citron.


Et puis, de ces matins en alsace, il y a un petit goût de sel qu'à l'époque, je n'appréciais pas vraiment; ces tresses un peu moelleuses, brunes et dorées, parsemées de fleurs salées que l'on mange même au goûter... Des bretzels goûtés et adorés, grâce aux mains magiques d'une demoiselle qui ne sait décidément pas faire que des cheesecakes...


LES BRETZELS (comme au pique nique)


pour 6 bretzels

300g de farine (200g de T110 et 100g de T65)
1c. à café de gomasio
1c. à café de sucre
90ml d'eau tiède
1 sachet de levure de boulanger
30g de beurre mou découpé en tout petits cubes
100ml de lait de soja à température ambiante

+ des graines de sésame, lin, gros sel
du lait pour dorer

pour le pochage, il faut 1,5l d'eau et beaucoup de bicarbonate de sodium


Dans un grand saladier, verser la farine et la levure sèche. Mélanger, puis ajouter le sel et le sucre. Creuser un puits, ajouter le beurre coupé en petits morceaux, verser l'eau et le lait tièdes. Mélanger avec une cuillère en bois en rammassant bien la farine sur les bords, jusqu'à se qu'une boule se fasse et se détache des parois. Transvaser la pâte sur le plan de travail fariné, pétrir pendant 15 min environ. La pâte est assez ferme mais elle doit être souple et lisse. Huiler légèrement un saladier,y mettre la boule de pâte, couvrir d'un film et d'un torchon avant de laisser reposer 1h30 à 2h.

Ensuite, préchauffer le four à 200°C.
Dans une grande casserole, porter l'eau et le bicarbonate de sodium à ébulition.
Pendant ce temps, recouvrir les plaques du four de papier sulfurisé et les huiler légèrement. Dégazer la pâte sur un plan de travail légèrement huilé. Diviser en 6 morceaux (suivant la taille des bretzels que vous voulez obtenir) et les étaler en boudins de 30cm de longueur environ. Les laisser détendre le temps de façonner les autres. Ensuite étirer à nouveau chacun des boudins de pâte jusqu'à ce qu'ils aient 50 à 60 centimètres de long puis les transformer en bretzel. Déposer les bretzels au fur et à mesure sur les plaques de cuisson en les espaçant bien (au moins 5 centimètres). Couvrir avec un torchon humide.
Plonger les bretzels deux par deux pendant 30 sec dans l'eau bouillante puis les égoutter rapidement avec une écumoire et les remettre sur la plaque de cuisson.
Dorer les bretzels avec le lait de soja, saupoudrer de gomasio (ou fleur de sel) et de graines au choix. Enfourner pour 15 minutes en surveillant bien, ils doivent être dorés. Laisser refroidir sur une grille.

Mordre dedans, pour apprécier les pépites de sel...

dimanche 8 février 2009

les petits plats du dimanche... (3)


Si le soleil nous a presque réveillé, il n'a, comme à son habitude, fait qu'une très brève apparition. Le thé est doré, heureusement, comme les yeux encore un peu éteints de l'amoureux. Le cake à l'orange est délicieux, les sourires si matinaux le sont tout autant.

Encore un dimanche où l'on regarde le temps passer de l'interieur. Rester dans ce cocon, profiter de la chaleur du four, de la jolie couverture bleue sur mes genoux, alors que je dessine, du chat qui ronronne doucement sur une chaise, une envie d'apaisement. Dehors, le ciel se couvre et se découvre sans laisser passer un rayon jusque par la fenêtre. La fumée s'échappe nonchalament des cheminées, la cours est déserte, silencieuse. Elle porte le froid de l'hiver, ce gris pâle rapeux, sa lumière blanche.

Je n'aime ce décor fade que derrière la vitre, quand le thé fait alors de la buée dans laquelle je trace des formes -le soleil absent ou des mots d'amour que seul celui aux yeux dorés peut comprendre.

Après le cheesecake de Loukoum°°° -fromage de chèvre et petits suisses, pâte d'olive citronnée- j'avoue que parfois, n'être que deux a du bon...
Il ne nous restait malgré tout qu'une toute petite place pour un dessert...


PETITES CREMES POIRES VANILLEES
pour 3 petits pots

1 verre et demi de lait végétal
1 gousse de vanille
1grosse c. à soupe de sirop d'agave
1 petite poire
35g de farine de riz

Eplucher et mixer la poire en purée fine.

Délayer la farine dans le lait dans une petite casserole. Porter doucement à ébullition avec la gousse de vanille grattée, tout en fouettant régulièrement. Ajouter le sirop d'agave. Arrêter le feu et verser la purée de poire. Répartir dans de petits pots et entreposer au frais pour quelques heures.


Manger avec une toute petite cuiller, doucement...

mardi 3 février 2009

du café, le temps qui passe, du moelleux en bouchées...


Les couloirs de la fac, l'après midi, sont remplis d'une odeur de café. Comme la pause de l'après midi, un moment de calme, presque convivial mais quasiment silencieux.
seul le carrelage fait résonner les pas plus ou moins pressés des dames en talons -les hommes, eux, passent sans bruit.
Se glisse sous les portes un léger ronronnement, la voix d'un professeur sûrement, les étudiants ayant fait voeux de silence (ou presque).
Studieux.

J'aime ces couloirs vides, la lumière un peu diafane d'une fin d'après midi alors qu'il est à peine 14h, et la neige qui reflète le gris profond du ciel par les grandes fenètres. Les courrants d'air se font doux, malgré le froid du dehors, l'impression d'être seule dans ce lieu bien trop rempli.

L'odeur de café persiste. J'aimerai avoir, pour accompagner le liquide insipide dans ces gobelets fragiles, de petites madeleines. Celles toutes moelleuses, sorties du four ce matin, après l'attente interminable d'une nuit entière au frigo.
Mais elles se sont habillées d'une jolie bosse, mèlent un petit goût de beurre et de miel, ont joué sur mes dessins... Presque aussi douces que le silence des carreaux...


MADELEINES AU MIEL
pour une plaque de petites bouchées, quelques tasses de café fort...
ou de thé au petit déjeuner.


40g de beurre
1 oeuf
1 grosse c. à soupe de miel de framboisier
7c. à soupe de lait de soja
80 g de farine de riz
1/3 de sachet de levure

Faire fondre le beurre à feu tout doux dans une petite casserole.
Dans un saladier, mélanger vigoureusement l'oeuf et le miel, puis ajouter le lait.
Verser la farine et la levure petit à petit, et le beurre fondu.
Laisser reposer au frais 1 nuit...

Le lendemain matin, préchauffer le four à 210°. Remplir les empreintes puis glisser au four pendant 4-5min.Il faut alors éteindre le four pour 3 min environ (normalement, les madeleines n'ont pas de bosses). Le rallumer enfin, admirer le dos si joliement gonflé et dodu, poursuivre la cuisson jusqu'à ce qu'elles soient dorées (4l-5min encore).

Sortir les madeleines, attendre un peu avant de les démouler. Le thé est prêt. Ce serait dommage de ne pas en goûter une, à peine tiède...




Recette inspirée de celle-ci...