En me levant ce matin là, j'ai eu du mal à voir si la journée serait belle, ou si le ciel préfererait rester couvert, lui aussi, comme pour se proteger du froid. Quitter le lit qui redevient petit à petit un nid chaud et doux les matins où il ne fait pas bon sortir. J'ai beau aimer l'automne, parfois, les courges, beaucoup, le retour des chocolats chauds et des lectures sous une couverture, le froid, les journées qui terminent grises glacées restent longues à accepter.
L'après midi, le ciel s'est dégagé un peu. J'ai quand même mis une grosse écharpe, et puis nous sommes sortis, éblouis par la lumière crue qui blanchissait les rues.
La balade dans le quartier, à découvrir les ferronneries art nouveau, les abeilles sous les fenêtres, les motifs géométriques (tiens, je n'avais jamais vu cette balustrade là haut), les oriels sublimes de la place Dubois. Je dois parler fort -on m'écoute, voyez-vous- et diriger un peu.
La maison est étrange et malgré le cèdre immense qui pose une ombre douce sur la façade, le vitrail coloré, la fontaine de verre, l'emboitement curieux des volumes attirent la curiosité. La propriétaire est charmante, passionnée, bavarde, vit dans cette maison comme dans les années 50 -il y a les meubles biensûr, mais aussi la lumière, l'art, le joli salon de jardin en céramique bleue.
Dans le salon où deux grandes baies vitrées donnent sur le jardin, on voit le soleil qui s'endort. Les discutions s'étirent, agréablement. On admire Dijon vu par Christian Broutin, l'étrange nature morte de Daniel Solnon, les photos d'Harry Gruyaert. C'est chouette, drôlement chouette.
A la maison, il reste au frigo deux preuves de mon récent penchant pour la betterave, une jolie mousse rose (inspirée un peu de celle là), une salade craquante. Des couleurs vives pour se donner du courage. Et voir l'avenir plus lumineux encore.
LA MOUSSE ROSE CHEVRE BETTERAVE
pour 3 petits pots qui se finissent à la cuiller
1 betterave crue
2c. à soupe de chèvre frais
1c. et demi de yaourt nature brassé
1 poignée de noix
sel, poivre
Couper la betterave en dés de 2cm environ. Faire chauffer de l'eau dans une casserole, y jetter la betterave. Cuire une bonne demi heure (je n'ai pas vraiment surveillé, mais elle doit être moelleuse, mais pas molle -ce détail change tout, je trouve). Egouter, attendre que ça refroidisse. Mettre dans un mixer, ajouter le chèvre, le yaourt, mixer et assaisonner. Garder au frais avant de déguster, avec des biscuits roses (ceux-ci, faits avec l'eau de cuisson des betteraves) ou les scones végétaliens de Cléa... autour d'un verre, en discutant de Paris bientôt (et des jolies expos à voir, s'il y a des idées...)
à servir dans un joli saladier qui remplirait 2 bols de roses
1/2 betterave
1c. à soupe d'huile d'olive
1c. à soupe de sauce soja
1c. à café de sirop d'agave
1c.à soupe de jus de citron
1c. à café de moutarde à l'ancienne Fallot
quelques noix concassées
Eplucher la betterave, la tailler en fine julienne (parce que c'est trop dommage de la raper, on perd le côté croquant). Préparer l'assaisonnement avec la moutarde, le jus de citron, la sauce soja, le sirop d'agave et l'huile. Arroser les betterave qui attendent sagement dans un saladier transparent. Répartir les noix dessus... on peut aussi mettre un voile de cannelle, ou poivrer un peu.
Manger, avec un tranche de pain grillé aux graines, du fromage de chèvre (parce qu'on adore ça) et d'autres merveilles que vous auriez préparé...