lundi 30 septembre 2013

Il a fallu se soigner d'abbord

Ca n'a pas toujours été comme ça. Elle le voit, elle le sait. Et pourtant, elle a beau regarder en arrière, elle ne voit pas ce qui n'a pas été.
Aujourd'hui, elle met du sel dans l'eau quand elle fait cuire les spaghetti -parce qu'ils sont meilleurs comme ça quand même. Aujourd'hui, le téléphone qui sonne est moins angoissant, les nouvelles n'ont pas tellement changé, elle a juste appris à l'aimer un peu plus. Ou à ne pas le détester, déjà, cet intrus dans son isolement silencieux.

Elle n'avait jamais prêté attention à cet autrefois si doux qu'elle fantasme et convoite si fort aujourd'hui. Comment revenir aussi loin? Comment redevenir ce que l'on a été? Ou ce que l'on pense avoir été. Les souvenirs lui sont traitres. Elle a du mal à y mettre des mots.
Le présent, son présent est pesant. Il y a toujours tout un tas de petites clefs à trouver, de nuages à essorer. "Il y a trop de choses" comme elle a tendance à dire, alors qu'en vrai, il n'y a rien, et c'est bien ça le problème. Le rien. 

La fin de journée est plus légère. Le thé bien chaud aux épices avec l'assiette de biscuits tièdes.
Le livre posé encore ouvert à côté de son lit. 

Elle fait griller ses légumes au four comme elle l'a toujours fait - sauce soja et huile d'olive. 
Le début de l'automne un peu triste. Mais le froid la rassure. Les pulls moelleux et les longues écharpes protègent secrètement tout ce qu'elle n'a pas envie de garder.

LE POTIMARRON GRILLE 
quantités à ajuster selon la taille

1 potimarron
2c. à soupe d'huile d'olive
1c. à soupe de sauce soja
du poivre, du sel (si la sauce soja ne suffit pas)

Préchauffer le four à 200°.
Pendant ce temps, préparer le potimarron : j'aime le tailler en quartiers assez fins (mais vous pouvez faire comme vous voulez!). Les disposer sur une plaque, recouverte de papier sulfurisé. Mélanger l'huile d'olive et la sauce soja et napper les quartiers de potimarron avec un pinceau. Enfourner pour 30 minutes environ, en vérifiant la cuisson. On peut également retourner les quartiers à mi-cuisson, et les re-napper, c'est encore meilleur...

samedi 28 septembre 2013

se perdre (et ne pas trouver, encore...?)

(berlin, mars 2013)

Il en aura fallu, des promesses non tenues et des désillusions. Des angoisses jamais rassurées qui perdurent, des petits bouts de soi qui se perdent, ici ou là et qu'on ne retrouve jamais.

En fait, je n'en veux plus.

Ne pas savoir... ni partir, ni revenir. Fermer les yeux pour oublier -avec ce petit pincement parce que quand même... c'était chouette!

Si j'ai tellement souvent envie de reprendre mes marques, re-griffonner des histoires dans mes cahiers et ne plus y trouver des excuses plus fausses les unes que les autres sur les silences qui habitent la boîte, je n'ai encore trouvé tout à fait l'énergie. Mais j'y travaille...

En attendant, j'écris en respirant fort le parfum des lasagnes de l'amoureux -il est toujours là!- qu'il prépare patiemment depuis 1 heure... (et dont il ne partagera pas le secret)
Quoi qu'il arrive, je cherche - et j'espère fort m'arrêter bientôt...

jeudi 2 août 2012

La longue robe noire




C'était le début de l'été quand elle est retombée dessus. Si elle détestait ces couvertures cartonnées protégées de plastique, elle fut ravie de pouvoir s'y plonger, à la fois attirée et curieuse. D'avance, elle se sentait surtout inculte, ignorante.

Les mots s'y sentaient bien. Comment l'expliquer. Tout paraissait fluide, tellement agréable, beau qu'elle avait déjà envie de relire. Le soir, quand la fatigue la prenait, elle poursuivait encore ce moment jusqu'à la peur de ne plus se souvenir de ce qu'elle avait lu. Alors, à contre-coeur, elle reposait l'objet juste à côté d'elle, comme si ces effluves poétiques l'habiteraient encore pendant la nuit.
Elle se souvient de l'émotion qui l'a surprise en découvrant la première photo d'eux. Pourquoi? Une petite photo en noir et blanc, d'où le visage de P. ressortait fort, au premier plan. Et pourtant. Elle ne se l'était pas expliqué, mais elle avait gardé pour elle cette surprise chargée d'émotions qui l'avait saisie à ce moment là. Et puis, personne ne l'aurait comprise.

En se déroulant, les matinées elles aussi racontaient cette histoire. Enveloppée dans sa grosse couverture bleue, les pages défilaient sans qu'on les compte. Pour une fois, elle ne redoutait pas de le finir, l'histoire elle même l'était déjà. Elle se laissait bercer, l'univers fantasque, underground, riche et foisonnant. Elle se régalait de la galerie de personnages incroyables qui apparaissaient comme ce qu'ils étaient -Janis Joplin, Susan Sontag, Salvador Dali, William Burroughs, Jimi Hendrix- des donuts achetés à toutes heures du jours et de la nuit, de la multitude de cafés mexicains, du homard délicatement emballé dans une serviette lors d'un dîner avec Sam. 
A la toute fin, les choses se sont accélérées. Elle avait beau connaitre la fin, cet échappatoire qui s'annonçait dès les premières pages, elle s'est sentie chamboulée. Et puis, sans comprendre, elle s'est mise à pleurer. Comme ça. Seule. Seule avec ce livre tout en noir et blanc. Seule avec cette histoire incroyable qui la touchait beaucoup fort et plus profondément que ce qu'elle avait imaginé. 
En refermant définitivement le livre, l'émotion est restée. Comme le bruit de la mer présent dans les dernières phrases. Avant de s'atténuer, lentement.




CRUMBLE CITRON & BANANE
un pour chacun, lui, elle et moi.
(et merci à Cléa, pour la douceur!)

2 oeufs
1 c. à soupe de sucre roux
30g de beurre
40ml de jus de citron
2 bananes
4 c. à soupe de farine
2 . à soupe de sucre
2 c. à soupe de poudre d’amandes
30g de beurre



Préchauffer le four à 200°/
Commencer en préparant la crème au citron : au bain-marie, battre doucement les oeufs entiers avec 1 c. à soupe de sucre roux, 30g de beurre et le jus de citron. Il faut que le mélange nappe la cuiller.
Dans 3 petits ramequins, disposer les bananes coupées en rondelles et verser par dessus la crème au citron. 
Préparer la pâte à crumble : dans un grand bol, mélanger du bout des doigts la farine, 2 c. à soupe de sucre, la poudre d’amades et le beurre. Répartir sur chaque ramequin avant d'enfourner pendant 20min.
La petite pause délicate et acidulée pour se souvenir d'une lecture aussi puissante et belle. J'espère que vous n'êtes pas passé à côté!

mercredi 4 juillet 2012

eux - & les burgers de l'été...



ils ne sont pas méfiants. pas du tout. c'est acquis, ces personnes inconnues leur veulent du bien. c'est amusant -et inquiétant aussi, parce que tout cela n'est pas forcément vrai, hein.

j'aime leurs questions (tu es qui? comment tu t'appelles? pourquoi tu es là? tu viens voir? il s'appelle comment ton amoureux...) j'aime répondre -parfois des bêtises d'ailleurs, les voir douter en levant les yeux au ciel est assez irrésistible.

ils sont parfois timides. d'autres aiment parler, beaucoup. ils me racontent leur grand frère très taquin, le petit frère qu'ils câlinent, le départ pour Bordeaux, le déménagement en Bretagne. des fois, ce sont des choses plus tristes -et je ne sais pas souvent comment réagir.

devant les grandes feuilles de papier, ils savent déjà. je vois des couleurs -si petits, les choses sont encore rêvées, presque irréelles- des visages efficaces et déconstruits (qui a dit que de profil, l'oreille ne se trouvait quand même pas sur le côté?)
leur façon de voir et de m'expliquer le monde...

une fois que tout est fini, on m'embrasse parfois, avec leurs bras potelés autour de mon cou.
-de toutes façons, on se voit bientôt.
même si bientôt ne veut rien dire pour eux.

hier, ce ne fut qu'entre filles -fatiguée, gênée un peu, et chamboulée par tout ce qui arrive de triste- que j'ai cuisiné (chose que je ne fait que très vite et si peu depuis quelque temps... vous avez vu?)
comme les burgers ont visiblement été appréciés -et que j'ai pris 5 minutes pour me souvenir de tout ça- voilà la recette!

LES PREMIERS BURGER DE L'AMOUREUSE
à adapter -selon le nombre de gourmands-



2 buns au levain (recette prise ici)
quelques fines tranches d'aubergines (grillées au four avec sauce soja, huile d'olive et sirop d'agave)
des steaks végétaux (tofu + tomates séchées + ail + noix + flocons d'avoine + eau tiède + oeuf, mixer le tout grossièrement avant de faire poêler)
du comté coupé en tranches très fines
du bon ketchup
des oignons nouveaux en rondelles
de la salade verte, lavée essorée

Couper les petits buns en 2 et les faire griller rapidement (au grille-pain ou au four, comme vous préférez!)
Faire fondre le fromage sur les steaks (poser un couvercle sur la poêle, ça marche bien!)
Reste à agrémenter le burger : ketchup, steak, aubergines grillées, oignons frais, salade.
Et ouvrir grand la bouche...


mardi 24 avril 2012





Il y a presque tous les jours de nouveaux enfants -des visages à associer à un prénom (souvent Inès pour les filles, Mathis pour les garçons). Ils sont blonds, bruns, grands, ont perdu une, deux, parfois  trois dents.
Les demoiselles apprécient souvent mon vernis à ongles (et des fois même mes chaussures).
Ils aiment me prendre la main, me taquiner, savoir si mon chat est noir ou gris, si le prénom de mon amoureux commence par un B ou...?
En bref, beaucoup de choses ont changé... Moins de dessins pour plus d'imaginaire -dans ma tête mais surtout dans la leur.
J'ai fait des histoires de mante religieuse et de moustique (invités tous deux à un anniversaire parisien), de chevaliers et de dragon (il faut que je partage les images délicieuses qui ont été produites!), de vache/princesse qui tombent amoureuses le jour de la saint-Valentin... J'adore.

Il y a aussi eu des projets promis et enfin réalisés (même s'ils restent à fignoler... mais quand?)

Ce serait presque pour excuser mon silence. Presque. Parce qu'en vrai, je suis un peu perdue.
Si je reviens, vous serez toujours là? J'espère!...

lundi 23 avril 2012

(...) (reste les tajines au citron)




Les rêves de belles journées printanières se sont vite faits oublier.
L'amoureux -qui est le seul à avoir encore le courage de cuisiner ces derniers jours- a préparé un tajine de poulet au citron confit. Si le poulet n'était pas entier (juste des blancs -je sais, c'est presque une offense mais il faut faire avec les goûts de chacun- et qui donne un résultat un peu sec) le reste nous a réchauffé les derniers dimanches (ça et quelques hamburgers maison & végétariens).
Il suffit de quelques pommes de terre, de poulet, d'épices (gingembre frais, curcuma), de citron confit au sel, d'ail, d'oignon et d'huile d'olive à faire mijoter dans une grosse casserole (un plat étrange reçu pour notre mariage qui ressemble à un römertopf alsacien -et dans ce cas, cuisson au four pendant 30 bonnes minutes).
A la fin, ajouter de la coriandre ciselée et des olives vertes...


(Parce que je ne dis plus rien depuis longtemps.)

mercredi 21 mars 2012

florence, le soleil (et la nostalgie des pâtes que je n'ai pas mangé)

Presque un mois. un mois déjà que je suis montée toute seule dans l'avion en direction de l'italie. 
Un mois, pile... pour mon anniversaire. 




Florence a été sous le soleil pendant ces deux jours. j'ai adoré la longue pause à la Piazzale Michelangelo, entourée d'italiens séduits par la vue autant que la touriste toute débarquée que j'étais. 
La piazza della signoria sous un soleil tranchant de 9h, encore humide et casi déserte (mais quel dommage que rivoire soit encore fermé, les parfums de glaces -pistache et fior di latte- resteront encore des inconnus jusqu'à la prochaine fois)
Le calme digne et religieux du musée san marco, aux petites chambres peintes tout en délicatesse, et dont le triptyque doré m'a émue, silencieusement. 
Les focaccia dégustées chez piadine, le déjeuner dans ce petit restaurant charmant aux airs de cantine française (et ses nappes à carreaux rouge et blanc), un délicieux aperçu de la cuisine italienne -sorti des pizza (qui, parait-il, ne valent pas du tout le coup à florence)...
Un retour sans pasta, sans beurre de truffe ni d'antispasti dans les bagages, mais quelques photos pour celui resté sur le tarmac... 




(la vue depuis la Piazzale Michelangelo)

(san lorenzo)

(sur le ponte vecchio)




(le duomo)

(presque -la cantine-)

(le marché central)





et depuis, des envies de pâtes, souvent. très souvent. et puis j'ai raté des choses. bevo vino (testé par loukoum°°° et repéré dans le guide cartoville), la galerie des offices -fermée le lundi- les pâtes et la soupe aux haricots blancs, le vin de là bas, les apéros de fin d'après midi...
bientôt peut être, à nouveau l'italie!